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L’aéroport de Charleroi s’inquiète de l’impact des nouvelles taxes communales et fédérales

par Rédaction

La direction de l’aéroport de Charleroi tire la sonnette d’alarme face aux nouvelles taxes annoncées ces derniers mois par le gouvernement fédéral et la Ville de Charleroi, annonce la RTBF. Tandis que le fédéral cible directement les voyageurs via une hausse de la taxe d’embarquement, la taxe communale toucherait, elle, l’aéroport de plein fouet. Début du mois, Ryanair a déjà annoncé le retrait de cinq avions basés à Charleroi, sur un total de dix-huit, en réaction à ces nouvelles mesures fiscales. L’aéroport redoute désormais une baisse du nombre de passagers et espère encore un revirement concernant la taxe communale.

« Ces taxes affecteront durablement et structurellement l’aéroport » – Christophe Segaert, CEO de BSCA,

En juillet dernier, les députés fédéraux ont approuvé une augmentation de la taxe d’embarquement pour les vols de plus de 500 kilomètres à partir de 2027. Celle-ci passera à 5 euros pour toutes les destinations concernées — notamment l’Espagne, le Portugal, la Grèce, le Maroc ou la Turquie — contre un montant compris jusqu’ici entre 2 et 4 euros. Pour les vols de moins de 500 kilomètres, la taxe devait initialement rester fixée à 10 euros. Mais dans son accord budgétaire de fin novembre, le gouvernement fédéral a annoncé une hausse progressive de 50 centimes par an à partir de 2027 et jusqu’en 2029.

À ces mesures s’ajoute une taxe communale décidée par la Ville de Charleroi : dès 2026, chaque passager au départ de l’aéroport devra s’acquitter de 3 euros supplémentaires. Selon la direction de l’aéroport, cette taxe représenterait un coût de 16,8 millions d’euros par an, contre 15 millions estimés par la Ville. Un montant supérieur au bénéfice attendu de l’aéroport, évalué à environ 13 millions d’euros.

La direction souligne également le profil particulier des passagers de Charleroi, majoritairement sensibles aux prix bas. « Ces taxes risquent de décourager une partie de notre clientèle », prévient-elle.

Christophe Segaert lance dès lors un appel aux autorités. « J’en appelle à la responsabilité collective, notamment en matière d’emploi. Nous espérons que le gouvernement fédéral renoncera à la hausse annoncée de sa taxe ou, à tout le moins, qu’il la rende proportionnelle au prix du billet. En ce qui concerne la taxe communale, nous demandons à la Région wallonne et au ministre des Pouvoirs locaux de ne pas la valider. Les acteurs économiques ont besoin de stabilité et de visibilité. »

La rédaction

(BELGA PHOTO VIRGINIE LEFOUR)

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