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Dominique de Villepin : vingt ans dans l’ombre des dictatures

par Harrison du Bus
©Aurelien Morissard / MAXPPP/MAXPPP


Depuis son départ de Matignon en 2007, Dominique de Villepin (photo) a bâti avec entregent, dans la relative opacité, un réseau d’activités à l’étranger qui touche à la fois Pékin, Riyad, Doha ou encore Moscou. L’enquête de la cellule investigation de Radio France, appuyée par des témoignages et des documents inédits, révèle l’étendue d’un système international où conférences, missions d’influence et conseils rémunérés se sont entremêlés pendant deux décennies. L’ancien Premier ministre, qui nie toute proximité politique avec des régimes autoritaires, a pourtant multiplié les interventions, les collaborations et les prises de position au service de leurs intérêts.

Depuis des années, Dominique de Villepin se refuse à détailler précisément ses activités. Y compris auprès de ses proches. Maurice Gourdault-Montagne, ancien ambassadeur et ami de longue date, résume : « je ne sais pas trop ce qu’il fait pour gagner sa vie, il est très discret et très pudique. »

Conscient que la question de ses revenus reviendrait sans cesse, Villepin a fini, en août 2025, par publier les comptes de sa société, Villepin International, tout en affirmant qu’il ne travaillait « désormais » qu’avec des entreprises françaises. Une précision qui ne dit rien de ses deux décennies d’activités précédentes, précisément celles qui excitent la curiosité du peuple. Car c’est à l’étranger — et en particulier dans des régimes autocratiques — que l’ancien Premier ministre a largement construit sa carrière post-politique.

La Chine, laboratoire d’influence et rémunérations généreuses

Selon les documents exhumés par la cellule investigation de France Info, Villepin commence dès 2008 à intervenir régulièrement en Chine à des sommets économiques, conférences, salons professionnels. À Zhengzhou et Chengdu, cette même année, il est rémunéré 900.000 yuans pour deux interventions — soit près de 94.000 euros de l’époque, réglés par des autorités chinoises via l’association APCEO.

La scène est connue, Villepin est en blouse blanche, posant avec un panda de 43 kilos sur les genoux, dans un centre de Chengdu. Une photo parfaite pour la « diplomatie des pandas » que maîtrise Pékin. Ce n’était pas qu’une aimable visite ; selon plusieurs témoins, l’ancien Premier ministre cherchait à « se rendre précieux » auprès du pouvoir central, condition indispensable pour toute activité économique en Chine.

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