Une nouvelle déclaration d’Elon Musk a provoqué la controverse en Belgique. Sur son réseau social X, le milliardaire américain a relayé une publication affirmant que « près de trois enfants sur quatre à Bruxelles sont d’origine non européenne », avant de commenter : « La capitale de la Belgique n’est plus belge. »
La publication initiale émane de l’entrepreneur libano-australien Mario Nawfal. Elle met en avant un graphique présenté comme révélateur d’un basculement démographique dans la capitale belge, en particulier parmi les enfants, et établit un lien avec les flux migratoires récents, notamment le regroupement familial.
Le message a rapidement gagné en visibilité après avoir été repris par Elon Musk, donnant une résonance internationale à un débat déjà sensible en Belgique et, plus largement, en Europe. Ces propos s’inscrivent dans une série de prises de position répétées du patron de Tesla et de SpaceX contre les politiques migratoires occidentales. Le 21 décembre dernier, il affirmait déjà que « l’Europe ne sera bientôt plus l’Europe » sans hausse du taux de natalité et sans expulsions massives de migrants.
Une source issue de la sphère du Vlaams Belang
Le graphique relayé par Mario Nawfal provient du site Immigration Barometer, une plateforme lancée en 2020 par le Vlaams Belang. Le site compile des données relatives à l’asile et aux migrations en Belgique, avec l’ambition affichée de rendre ces informations « plus claires et accessibles ».
Selon la plateforme, les chiffres avancés seraient fondés sur des données de l’Office des migrations. Toutefois, plusieurs médias relèvent que les statistiques précises telles qu’elles sont formulées dans la publication relayée par Elon Musk ne sont pas directement disponibles sur les sites institutionnels officiels. La notion même d’« origine non européenne » ne fait par ailleurs pas l’objet d’une définition statistique homogène, ce qui rend toute interprétation particulièrement délicate.
Les déclarations visant Bruxelles ont suscité de nombreuses réactions. Des experts et démographes appellent à la prudence dans la lecture de chiffres présentés hors contexte, rappelant que les grandes métropoles attirent depuis longtemps des populations diverses, parfois installées depuis plusieurs générations.
Cette polémique illustre une nouvelle fois la manière dont des données démographiques partielles, relayées sur les réseaux sociaux par des personnalités disposant d’une audience mondiale, peuvent alimenter des débats politiques sensibles bien au-delà de leur cadre statistique initial.
Harrison du Bus
(Credit Image: © Francis Chung – Pool Via Cnp/CNP via ZUMA Press Wire)