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Bruxelles, un an d’absence coupable. L’irresponsabilité doit cesser (Édito)

par Nicolas de Pape

Un an. Voilà un an que Bruxelles, capitale du pays et de l’Europe, vit sans gouvernement régional. Un an d’immobilisme politique, de paralysie institutionnelle, d’irresponsabilité démocratique. Et pendant ce temps, la ville sombre dans le désordre, l’insécurité, l’insalubrité, l’immobilisme.

Bruxelles, autrefois cœur battant de la Belgique, est devenue le symbole de ce que produit une certaine gauche communautariste et clientéliste : l’impuissance érigée en méthode, les slogans remplacés par des silences gênés, les priorités inversées. Pendant que la classe moyenne fuit, que les commerçants baissent le rideau face à l’explosion des incivilités, et que les quartiers populaires s’enfoncent dans la précarité.

Qui paie le prix de cette désertion politique ? Les citoyens, bien sûr. Ceux qui se lèvent tôt pour aller travailler et qui voient leur ville devenir une zone de non-droit. Ceux qui payent des impôts pour des services publics en déliquescence. Ceux qui aimeraient croire en un avenir pour Bruxelles, mais que la réalité dissuade.

Le plus inquiétant, c’est que cette situation ne scandalise plus grand monde. Une certaine gauche, confortablement installée dans ses certitudes, continue de parler de « gouvernance inclusive » et de « temps démocratique », pendant que la ville étouffe. Des lignes rouges autrefois infranchissables sont aujourd’hui franchies sans la moindre vergogne par le PS bruxellois qui pourrait même gouverner avec le PTB et la Team Ahidar. En pleine rénovation du parti socialiste, cela risque faire mauvais genre alors que le PS veut se défaire en partie de son image d’assistanat et de communautarisme qui lui a fait mal aux dernières élections en Wallonie.

La Flandre, elle, observe ce marasme avec un mélange d’agacement et d’indifférence. Bruxelles en état de quasi-faillite devra régler son problème de budget et cela passera évidemment par la case fédéral. Certains parlent de plus en plus, au vu de l’irresponsabilité de certains acteurs bruxellois, de la mise sous tutelle de la Région.

Bruxelles mérite mieux que ce naufrage organisé. Elle mérite un gouvernement. Pas demain, pas après l’été : maintenant. Un gouvernement qui travaille, qui tranche, qui réforme. Un gouvernement qui arrête de faire de la politique un théâtre d’ombres au service de ses clientèles et qui se mette enfin au service de la cité. La député européenne de la N-VA Assita Kanko relatait sur RTL-TVI dimanche soir dans le Face à Buxant que de plus en plus de députés européens et assistants parlementaires étaient inquiets de l’évolution de Bruxelles, et qu’il était temps de se réveiller ne fût-ce que pour être certains de garder les institutions à Bruxelles.

Un an sans gouvernement, c’est un an de perdu pour Bruxelles. Un an de trop.

Nicolas de Pape

(Photo Belga : James Arthur Gekiere)

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