L’arrêt définitif de l’usine Audi de Forest en février 2024 a laissé des traces profondes sur l’économie régionale. Le secteur manufacturier bruxellois s’est effondré, les investissements ont reculé, et la confiance s’est érodée. Seule éclaircie : le chômage progresse moins vite qu’avant.
Le baromètre conjoncturel 2024 de l’Institut bruxellois de statistique et d’analyse (IBSA) est sans appel : la fermeture de l’usine Audi à Forest a pesé lourdement sur la santé économique de la Région bruxelloise. L’industrie manufacturière, déjà fragilisée, a vu son activité reculer de 7 % en volume, entraînant dans sa chute un quart de la valeur ajoutée du secteur et un cinquième de ses emplois.
Dans le secteur marchand non financier, l’impact se fait également sentir : recul de 0,8 % de l’activité en volume, porté essentiellement par les contre-performances de l’industrie et du secteur de la construction (-3 % en 2024, soit une chute cumulée de 19 % depuis 2019). À l’inverse, les services aux personnes et aux entreprises – piliers traditionnels de l’économie bruxelloise – se sont maintenus, et le tourisme ainsi que les loisirs ont progressé.
La confiance des ménage en diminution
Mais les effets psychologiques ont été aussi marquants que les pertes directes. L’annonce brutale de la fermeture a ravivé les craintes des ménages. La confiance des entreprises et des consommateurs a été ébranlée, sur fond d’inflation volatile, de taux d’intérêt élevés, de tensions géopolitiques persistantes et d’incertitudes commerciales.
Résultat : les entreprises ont freiné leurs investissements. -2,8 % en 2024, un recul quasi généralisé à tous les secteurs, indique l’IBSA. Une réaction défensive qui risque de peser sur la reprise dans les mois à venir.
Seul point positif dans ce tableau assombri : le ralentissement de la progression du chômage. Au premier trimestre 2025, la hausse du nombre de demandeurs d’emploi inoccupés est limitée à +0,4 % sur un an, soit la plus faible hausse enregistrée depuis fin 2022. Une accalmie relative, mais qui reste fragile tant que la Région n’aura pas trouvé un nouveau moteur industriel.
La Rédaction
(Photo Belga : Timon Ramboer)