L’ancien député Vooruit ! s’est confié à nos collègues de La Libre la semaine dernière. L’occasion de revenir sur la montée de son parti, fraîchement crée à la veille des élections régionales et qui a raflé trois sièges au Parlement bruxellois. Une performance, assurément, mais rendue possible par le système controversé de voix francophones « compte double ».
M. Ahidar a commencé par estimer comme étant « grandes » les chances de voir Bruxelles se doter d’un gouvernement de gauche, dont son parti ferait partie. Il regrette aussi que le MR n’ait pas pris la peine de lui transmettre sa note, malgré « de bonnes relations au Parlement », estimant « regrettable » le fait que le MR au niveau fédéral prenne une part « (trop importante) » dans les négociations régionales bruxelloises, stigmatisant notamment la « (mainmise) », voire l’attitude de Georges-Louis Bouchez à son égard, qui, rappelle La Libre, a émis une exclusive contre son parti.
Interrogé sur l’identité de son propre parti, M. Ahidar estime qu’il est « difficile à placer sur une ligne gauche-droite, estimant toutefois que « la justice sociale est la plus important (thème) du parti », notamment au regard de la situation au niveau du logement qu’il juge « (préoccupante) ». La président de Team Ahidar estime par ailleurs qu’il ne convient pas de stigmatiser la N-VA « (sur la forme) », en tout cas en ce qui concerne ses députés bruxellois, mais que la programme de parti nationaliste flamand rend impossible sur le fond une collaboration.
En matière de service public, « la neutralité du service doit primer »
Le politicien a par ailleurs sans surprise été pressé sur la question des signes religieux dans la fonction publique : « ce qui m’intéresse, c’est la neutralité du service qui doit être rendu », estime-t-il, avançant que « des policières voilées, cela existe en Angleterre, (et cela fonctionne) ». Le voile à l’école, c’est « oui », mais « pas avant 16 ans », quant aux enseignantes qui désirent le porter, « cela ne pose pas de souci », « comme pour la kippa ou une chaîne avec une croix ». « Le service rendu », soutient-il », « (doit primer sur tout le reste) ». Il regrette enfin que « l’Etat (s’immisce trop dans la vie des gens), jusqu’à leur dire quoi (comment s’habiller et que manger) ».
M. Ahidar a par ailleurs réfuté toute appartenance aux Frères musulmans, estimant que « les services de la sureté (sont là pour gérer la question) de leur dangerosité ». Enfin, le président de parti a été interrogé sur la situation à Gaza. Soutenant, insiste-t-il, la solution dite « à deux Etats », il rappelle que le Hamas, même s’il lui préfère le Fatah comme intermédiaire, a « été élu démocratiquement et reflète le droit des Palestiniens de se défendre, (à partir du moment où ceux-ci sont colonisés) ».
Maxence Dozin
(Photo Belgaimage)
