Le milliardaire “populiste” Andrej Babis est officiellement de retour à la tête du gouvernement tchèque. Nommé mardi Premier ministre par le président Petr Pavel, il revient aux affaires quatre ans après sa défaite, porté par la victoire de son mouvement ANO aux législatives d’il y a deux mois.
À 71 ans, l’ancien chef du gouvernement (2017-2021) ne dispose toutefois pas de la majorité nécessaire pour gouverner seul. Ses 80 sièges sur 200 l’ont conduit à sceller une coalition avec deux formations eurosceptiques : l’extrême droite SPD et la droite protestataire de La Voix des automobilistes.
Durant la campagne, Babis a promis de relever les prestations sociales, de limiter l’aide à l’Ukraine et de mener une politique du « Tchèques d’abord ». Tout en assurant, au lendemain du scrutin, qu’il resterait loyal envers l’Union européenne, son retour pourrait néanmoins annoncer un ton plus critique vis-à-vis de Bruxelles, ainsi qu’un rapprochement accru avec la Hongrie et la Slovaquie, hostiles à l’aide militaire à Kiev et réticentes à renforcer les sanctions contre Moscou.
L’an dernier, Babis a cofondé avec Viktor Orban le groupe parlementaire « Patriotes pour l’Europe », salué avec enthousiasme par le Premier ministre hongrois après la victoire électorale d’ANO en octobre. S’il a envisagé un moment la demande du SPD d’organiser un référendum sur la sortie de l’UE, il l’a finalement écartée.
Ancien cadre du Parti communiste devenu magnat des affaires, Babis a bâti sa fortune autour du conglomérat agroalimentaire et chimique Agrofert, fondé en 1993. Selon Forbes, il est aujourd’hui la septième fortune de la République tchèque, un pays de 10,9 millions d’habitants, membre de l’Union européenne et de l’Otan.
La Rédaction
(Photo Michal Cizek / AFP : Andrej Babis, 9 décembre 2025)
