Depuis plusieurs mois, un phénomène s’impose avec une régularité presque embarrassante pour ses détracteurs. Les essais et livres politiques venus de la droite, et au-delà, s’installent en tête des ventes avec une constance que plus personne ne peut sérieusement contester. Non pas de manière marginale, non pas à la faveur d’un simple effet d’actualité, mais comme un fait éditorial structurant, durable, et désormais massif.
Les chiffres sont là, têtus, répétitifs, et ils dessinent un paysage sans équivoque. Tandis que les ouvrages issus de la gauche intellectuelle peinent à dépasser quelques milliers d’exemplaires, voire sombrent dans une indifférence quasi totale, les livres signés par Nicolas Sarkozy, Philippe de Villiers, Jordan Bardella ou Éric Zemmour franchissent sans difficulté les seuils que l’édition politique n’atteignait plus depuis longtemps. Là où certains voudraient voir un simple emballement médiatique, c’est en réalité une bascule culturelle qui se donne à lire.
Des chiffres qui s’imposent, un lectorat qui se déplace
Plus de 160.000 exemplaires pour Populicide de Philippe de Villiers, plus de 140.000 pour le Journal d’un prisonnier de Gilles-William Goldnadel, près de 90.000 pour Ce que veulent les Français de Jordan Bardella, sans même intégrer certaines ventes directes. Ces niveaux placent ces ouvrages bien au-delà de la niche militante. Ils les installent dans une zone où l’essai politique redevient un objet central de la conversation publique.
À l’inverse, les livres portés par des figures majeures de la gauche institutionnelle ou intellectuelle s’échouent à des niveaux parfois dérisoires. Quelques centaines, quelques milliers d’exemplaires, malgré une exposition médiatique souvent généreuse. L’écart n’est plus conjoncturel, il est structurel. Il ne s’agit pas ici d’un concours d’ego ni d’une querelle de chapelles d’un constat éditorial brut. Le lectorat s’est déplacé. Et il ne se déplace pas par hasard.
L’embarras explicatif et le mythe du « système »
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