Pendant des décennies, la restauration des écosystèmes de la mer du Nord s’est concentrée sur l’une des espèces les plus difficiles à réintroduire en Europe : l’huître plate indigène. Autrefois omniprésente sur les fonds marins, elle a presque totalement disparu au cours du XXe siècle. Pourtant, sa valeur écologique est considérable. Après des années de projets pilotes menés à petite échelle, la Belgique et les Pays-Bas s’apprêtent désormais à envisager une restauration à grande échelle. La question n’est plus de savoir si ces récifs sont utiles, mais si la région est réellement prête à relever le défi.
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les récifs d’huîtres constituaient un élément clé de l’écosystème marin et une ressource économique majeure dans les eaux belges. Cet équilibre a toutefois été brutalement rompu. La surexploitation, combinée à l’introduction d’engins de pêche destructeurs pour les fonds marins, a provoqué un effondrement spectaculaire. Les bancs d’huîtres découverts dans les années 1870 ont été rapidement épuisés, tandis que l’arrivée des navires à vapeur a accéléré encore davantage le déclin.
Huître japonaise
Certains sites aquacoles, notamment autour d’Ostende et en Zélande, ont résisté un peu plus longtemps. Mais l’hiver exceptionnellement rigoureux de 1962-1963 leur a porté le coup de grâce. L’introduction ultérieure de l’huître japonaise, à croissance plus rapide, a certes comblé le vide commercial, sans pour autant restaurer les récifs naturels d’huîtres plates.
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