À partir de 2026, le prix de l’eau augmentera de 12,5 % en Région bruxelloise. Une hausse significative, que Vivaqua, le fournisseur public d’eau, explique notamment par l’augmentation des factures impayées, relate la RTBF.
Selon les chiffres du Service de lutte contre la pauvreté, près de 88.000 ménages bruxellois ont reçu en 2024 une mise en demeure pour non-paiement de leur facture d’eau. Une situation que les acteurs sociaux qualifient de « précarité hydrique », c’est-à-dire l’impossibilité, pour certaines personnes, d’accéder à l’eau nécessaire pour répondre à des besoins de base comme l’alimentation, l’hygiène ou le logement.
Si la coupure d’eau est interdite en Région bruxelloise, de nombreux ménages accumulent néanmoins des arriérés qui se transforment progressivement en dettes. D’après le baromètre de la Fondation Roi Baudouin, plus d’un ménage bruxellois sur cinq était déjà touché par la précarité hydrique en 2021.
Sollicité pour rendre un avis sur la hausse annoncée, le Comité des Usagers de l’Eau de Bruxelles appelle à replacer cette augmentation dans un contexte plus large. « Il y a l’inflation, le coût de la vie, l’énergie. Cette problématique doit être lue non pas uniquement sous l’angle de l’eau, mais de la facture environnementale globale des ménages », souligne son président, Serge Kempeeners.
Le Comité déplore une décision prise alors que « les ménages bruxellois font déjà face à une détérioration notable de leur situation financière ». Il critique également un manque de clarté et d’anticipation dans la communication autour de cette hausse. « La prévisibilité et la transparence permettent aux usagers de mieux gérer leur budget et de prévenir les situations de précarité », insiste-t-il.
Dans un contexte où les impayés se multiplient, cette augmentation tarifaire pourrait ainsi accentuer les difficultés des ménages les plus fragiles et alimenter un cercle vicieux de dettes, au cœur d’un enjeu pourtant fondamental : l’accès à l’eau.
La rédaction
(Photo Belgaimage)