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Israël : l’immigration juive en provenance de France progresse fortement en 2025

par A.G.
Fabrice COFFRINI / AFP

Selon des chiffres rapportés par Le Parisien sur base d’une dépêche AFP, l’immigration juive en provenance de France vers Israël a nettement augmenté en 2025. Pas moins de 3 300 Français juifs ont fait leur Aliyah cette année, soit une hausse de plus de 45 % par rapport à 2024, où 2 228 départs avaient été enregistrés.

Au total, 21 900 nouveaux immigrants sont arrivés en Israël en 2025 depuis plus d’une centaine de pays. La Russie demeure le premier pays d’origine, avec environ 8 300 arrivées, malgré une chute spectaculaire de 57 % sur un an. Elle devance les États-Unis (3 500 immigrants, +5 %) et la France, désormais troisième pays contributeur.

Dans son communiqué, le ministère israélien de l’Immigration et de l’Intégration souligne que l’année 2025 a été marquée par une relative stabilité des flux migratoires, en dépit de la guerre en cours dans la bande de Gaza. Le texte met toutefois en évidence une progression marquée de l’Aliyah en provenance des pays occidentaux, en particulier la France et le Royaume-Uni, avec une population plus jeune que par le passé.

Lien avec l’insécurité des Juifs

Cité par Le Parisien, le ministre israélien de l’Immigration, Ofir Sofer, établit un lien direct avec le contexte sécuritaire européen : « Dans des pays comme la France et le Royaume-Uni, où l’antisémitisme est en hausse, et parallèlement à l’action continue du ministère pour encourager l’Aliyah, on enregistre une augmentation du nombre d’immigrants. »

Depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, suivie de l’offensive israélienne à Gaza, les actes antisémites ont fortement augmenté en France comme dans de nombreux pays occidentaux. Entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés sur le territoire français, soit une hausse de 134 % par rapport à la même période en 2023.

130.000 Juifs français en Israël (sans compter les descendants)

Dans l’histoire récente, le pic de l’Aliyah française avait été atteint en 2015, avec près de 7 900 départs, dans le contexte des attentats djihadistes de Paris (Charlie Hebdo, Hyper Cacher, Bataclan). Après plusieurs années de reflux, autour de 2 500 départs annuels, la tendance est repartie à la hausse depuis le 7-Octobre.

Depuis la création de l’État d’Israël en 1948, plus de 130 000 Juifs français ont immigré en Israël. En vertu de la Loi du retour, l’État hébreu accorde automatiquement la nationalité aux Juifs qui s’y installent, un droit également étendu à certains membres de leur famille proche.

Symptôme d’un échec sécuritaire

Cette immigration est également le symptôme d’un échec sécuritaire pour les différents gouvernements nommés par Emmanuel Macron. Rappelons que le président français avait refusé de se rendre à la grande manifestation contre l’antisémitisme du dimanche 12 novembre 2023 à Paris, à l’appel des présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher.

Emmanuel Macron avait annoncé qu’il ne participerait pas physiquement à cette marche, estimant notamment que son rôle était plutôt d’« agir » que de défiler, même s’il a assuré soutenir l’initiative « par le cœur et par la pensée ».

Peu avant la marche, l’humoriste Yassine Belattar – personnalité médiatique française controversée, recevant parfois des critiques pour ses positions et son passé judiciaire – a été reçu au palais de l’Élysée par des conseillers du président pour échanger sur la situation sociale dans les banlieues. Selon plusieurs médias, cet échange aurait influencé l’entourage de Macron dans sa réflexion sur sa présence à la marche, l’alertant sur les risques d’une mobilisation exacerbant certains tensions sociales et communautaires.

A.G.

(Fabrice COFFRINI / AFP)

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