Alors que Gaza occupe quotidiennement la Une de l’actualité, un autre drame humain, bien plus grave en ampleur, perdure dans le silence quasi général. La famine au Soudan et au Soudan du Sud est en passe de toucher 24 millions de personnes.
Indépendant depuis 1956 et au terme d’une longue guerre civile, le Soudan s’est divisé en deux États : le Soudan à majorité musulmane – avec comme capitale Khartoum – et le Soudan du Sud, dont la capitale Juba abrite des populations principalement chrétiennes ou animistes.
Après un conflit armé de plusieurs années contre le régime islamiste de Khartoum et après un referendum, le Soudan du Sud a acquis son indépendance en juin 2011.
Une famine sur fond de violences
Bien que séparés, ces deux pays sont aujourd’hui confrontés au même problème : celui des violences et un de ses corollaires, la famine. Elle touche les deux États et puise ses racines dans la même cause : une guerre civile entre factions rivales qui, tant au Soudan qu’au Soudan du Sud, a détruit les infrastructures, déplacé et affamé les populations.
Au Soudan, la guerre entre deux chefs de clans a commencé en avril 2023, jetant sur les routes plus de 12 millions de personnes. Un million de Soudanais a aussi trouvé refuge au Soudan du Sud, tandis que des dizaines de milliers d’autres se sont enfuis au Tchad. Aujourd’hui, les combats continuent à faire rage sans qu’aucun des deux camps ne semble capable de l’emporter.
Dans un rapport, le Programme alimentaire mondial (PAM) tire la sonnette d’alarme. Selon lui, « le Soudan risque de devenir la plus grande crise alimentaire de l’histoire récente alors que le conflit continue de faire rage dans tout le pays, détruisant les moyens de subsistance, les infrastructures, les routes commerciales et les chaînes d’approvisionnement. »
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