Le président Emmanuel Macron a reconduit Sébastien Lecornu à Matignon et de concert ils ont proposé un cabinet remanié — le quatrième en un peu plus d’un an. À la veille d’un vote budgétaire décisif, la France demeure suspendue à un équilibre politique plus que fragile et à un pouvoir exécutif érodé.
Un gouvernement déjà sous tension
À 39 ans, Sébastien Lecornu, ancien ministre des Armées et fidèle lieutenant d’Emmanuel Macron, a accepté de reprendre les rênes d’un pouvoir chancelant. À peine quinze jours après la chute de son précédent gouvernement — renversé par une motion de censure avant même d’avoir réellement gouverné —, le Premier ministre a recomposé une équipe proche de la précédente, mais moins flamboyante, plus technique et imprégnée de figures de la société civile, qu’on voulait, probablement, le moins controversées.
Catherine Vautrin, ancienne ministre du Travail, prend la Défense ; Laurent Nuñez, préfet de police de Paris et gardien de la sécurité des derniers Jeux olympiques, devient ministre de l’Intérieur ; Roland Lescure, du centre-gauche, obtient l’Économie ; Jean-Noël Barrot reste aux Affaires étrangères. Le message est clair : priorité à la stabilité technique plutôt qu’à l’élan politique. Lecornu l’a répété : « Ce gouvernement est nommé pour donner un budget à la France avant la fin de l’année. »
Un budget vital, une majorité introuvable
L’urgence budgétaire domine. La France doit présenter un projet de loi de finances avant mardi, sous peine d’un blocage institutionnel inédit. L’endettement abyssal, les déficits structurels et la perte de confiance des marchés pèsent lourdement sur un exécutif privé de majorité absolue depuis les élections législatives anticipées de 2024.
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