Le voilier humanitaire Madleen, en route vers la bande de Gaza avec à son bord douze militants, dont Greta Thunberg et la militante franco-palestinienne Rima Hassan, a reçu un ordre sans appel de la part d’Israël : rebrousser chemin. Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, accuse l’initiative de servir les intérêts du Hamas.
Parti de Sicile une semaine plus tôt, le navire a été repéré ce week-end au large des côtes égyptiennes, à l’approche des eaux palestiniennes. Objectif affiché des passagers : livrer de l’aide humanitaire à Gaza et dénoncer le blocus imposé par Israël à l’enclave palestinienne. Une démarche immédiatement rejetée par Tel-Aviv.
« Faites demi-tour, vous n’atteindrez pas Gaza », a martelé M. Gallant dans un communiqué, accusant les militants de participer à une « mascarade orchestrée par les soutiens du Hamas ». La présence de Greta Thunberg, figure mondiale du climat engagée récemment contre la guerre à Gaza, a été qualifiée d’« antisémite » par le ministre. Il affirme avoir donné ordre à l’armée d’intercepter toute tentative d’accostage.
Israël justifie son blocus maritime, en vigueur depuis 2007, par la nécessité d’empêcher l’acheminement d’armes au Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza. Pour Tel-Aviv, toute tentative de briser ce cordon est perçue comme une menace sécuritaire.
L’initiative de la flottille humanitaire s’inscrit dans un contexte de tensions extrêmes. La guerre en cours a éclaté le 7 octobre 2023, après une attaque du Hamas sur le territoire israélien qui a coûté la vie à 1 218 personnes, selon les autorités israéliennes. En représailles, l’offensive israélienne sur Gaza a fait, selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 54 700 morts parmi les Palestiniens.
Face au tollé provoqué par cet énième bras de fer, les organisateurs du voyage assurent que leur action est « strictement pacifique » et que l’aide transportée — médicaments, nourriture, matériel médical — est destinée aux civils pris au piège d’un conflit interminable. Mais Israël reste inflexible : aucun navire ne sera autorisé à franchir le blocus, réitère l’armée.
La mobilisation de figures médiatiques comme Thunberg et Hassan place néanmoins le gouvernement israélien sous pression internationale. Plusieurs ONG, ainsi que des eurodéputés, ont appelé à ne pas entraver le passage du Madleen. Pour l’heure, le navire reste en mer, incertain sur la suite de sa trajectoire.
La rédaction
(Photo Belgaimage)
