La ministre de la Fonction publique Jacqueline Galant (MR) justifie sa réforme de l’administration wallonne, trop politisée selon elle. Et pas assez orientée résultats. Entretien.
21News : Vous avez récemment mis fin au CMP (Certificat de management public), un système de sélection très critiqué. Pourquoi cette décision ?
Jacqueline Galant : Le CMP, tel qu’il existait, relevait de l’entre-soi. Il ne permettait pas à tout le monde de postuler : sans le certificat, on ne pouvait même pas se présenter. Ce système excluait de nombreux profils, notamment issus du secteur privé, et n’encourageait ni l’ouverture ni l’agilité dans la gestion publique. En découvrant le contenu de la formation, j’ai été frappée par le décalage avec les vraies valeurs managériales et les enjeux actuels. La fonction publique doit s’ouvrir à la société, permettre des passerelles entre public et privé, et cesser de se refermer sur elle-même.
21News : Qu’avez-vous constaté en rencontrant les managers en place ?
J.G. : C’était la première fois qu’on organisait des auditions pour ces fonctions, ce qui en soi était déjà révélateur. Beaucoup étaient en place depuis 10 à 15 ans, sans réelle évaluation ni remise en question. On a vu des présentations qui commençaient littéralement par « constat d’échec », alors qu’on parle de gens très bien rémunérés, en position de top management. Ce genre de chose m’a interpellée. Si on n’atteint pas les objectifs fixés, il est logique qu’on passe à quelqu’un d’autre. La culture de l’évaluation, de la responsabilité, doit devenir la norme.
21News : Vous parlez aussi de dépolitisation nécessaire de l’administration. Pourquoi ?
J.G. : Il faut être honnête : l’administration est très politisée. Beaucoup de dirigeants ont un passé de chef de cabinet ou de responsable politique. Je ne remets pas leur compétence en question, mais ce n’est pas sain que certains postes clés soient systématiquement occupés par des personnes issues du même parti, en l’occurrence le PS. Pour beaucoup, le SPW est devenu au fil des ans le PSW. Dire que ce sont mes projets de réforme qui vont politiser l’administration, c’est travestir la réalité ?
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