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Les taux baissent ? Mais non : ils grimpent !

par Guy Legrand

La baisse des taux d’intérêt fut un des thèmes principaux dans les commentaires économiques de la fin 2024, ainsi que dans les conseils de placement donnés aux investisseurs. Étant entendu que cette baisse est un élément favorable à l’économie en général, aux entreprises, ainsi qu’aux marchés boursiers. Gros problème : cette baisse concerne les taux à court terme mais, jusqu’ici, absolument pas les taux à long terme. Ils s’inscrivent même spectaculairement à la hausse ces dernières semaines ! Et ce n’est bon ni pour les entreprises, ni pour les investisseurs.

Les banques centrales, américaine et surtout européenne, ont à plusieurs reprises abaissé leurs taux de base au cours des derniers mois. Et ceci en réponse au dégonflement de l’inflation, qu’il ne fallait donc plus combattre de manière agressive. En Europe, il s’agit également de soutenir une économie quasiment stagnante. Ces taux de base sont ceux auxquels les banques peuvent se refinancer auprès de la banque centrale, de sorte qu’ils exercent une influence directe sur la rémunération des carnets de dépôt.

Mauvaise nouvelle donc pour les épargnants, mais bonne nouvelle pour les autres acteurs de la scène économique ? En principe en effet, les taux à long terme suivent ce mouvement de baisse, plus ou moins rapidement. Cela signifie donc un crédit moins cher pour les entreprises voulant investir, ce qui augmente leur compétitivité, ainsi qu’un crédit hypothécaire plus favorable pour les candidats à la propriété. Sans oublier l’effet mécanique sur les actions : le rendement offert par leur dividende est d’autant plus attrayant quand l’alternative obligataire affiche un rendement en repli.

En Europe en général et en Belgique en particulier, cette baisse des taux à court terme a bel et bien percolé de la Banque Centrale Européenne (BCE) au marché obligataire : l’obligation de l’État belge à 1 an, dont le rendement se situait à 3,50 % environ au début de l’été 2024, affichait 2,30 % à peine au début de cette année, un repli franchement spectaculaire. En singulier contraste cependant avec l’évolution des taux à long terme !

Le ver Trump est dans le fruit

Tous les économistes étaient d’accord : le programme économique du candidat Trump est inflationniste. Pour se protéger de cette inflation attendue, les investisseurs vont donc exiger un rendement plus élevé de la part des obligations de l’État américain, les Treasuries. Le marché en a fait une véritable démonstration d’école : taux en hausse quand Donald Trump prend l’avantage sur le candidat Biden, taux en baisse quand Kamala Harris entre dans la course et prend la tête des sondages et nouveau rebond des taux quand Trump se profile comme vainqueur des élections. Tombé aux environs de 3,60 % à la mi-septembre, le rendement de l’obligation américaine à 10 ans a, en deux étapes, flambé à 4,70 % en fin de semaine dernière.

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