Rien ne va plus entre Patrick Drahi et son ancien associé Armando Pereira, cofondateur d’Altice. Monsieur Pereira a engagé une procédure devant le tribunal de première instance de Genève pour faire valoir ses droits sur plusieurs sociétés de Drahi, dont SFR, Sotheby’s et divers actifs immobiliers en France, aux États-Unis et au Portugal. Il revendique environ 20 % des participations de Drahi, menaçant directement la cession en cours de SFR.
Cette bataille judiciaire s’inscrit dans un contexte plus large : l’empire Drahi, construit sur l’endettement massif, montre des signes de fragilité. Altice, géant des télécoms et des médias, cumule aujourd’hui une dette consolidée supérieure à 50 milliards d’euros, dont le service grève fortement la trésorerie. Les taux d’intérêt remontent, les revenus stagnent en Europe et aux États-Unis, et les ventes d’actifs stratégiques deviennent essentielles pour rester à flot. Depuis plusieurs années, Drahi a multiplié les cessions et restructurations, la vente de BFM et RMC, la mise en vente de SFR, en France, aujourd’hui compliquée par le contentieux avec Pereira, enfin la cession ponctuelle d’actifs à l’international, notamment aux États-Unis et en Israël, pour dégager des liquidités immédiates.
Chaque opération semble davantage dictée par la nécessité de préserver la solvabilité que par une stratégie de croissance durable. Et maintenant, avec l’action de Pereira, c’est tout l’équilibre financier et juridique du groupe qui est remis en question.
Le bras de fer Drahi-Pereira
Pour Drahi, c’est un coup dur, il estime avoir été « trahi et trompé » par un partenaire de longue date. Cette querelle met en lumière les fragilités d’un empire bâti à coups de milliards et de dettes, et l’ancien associé portugais pourrait devenir ce grain de sable capable de déstabiliser l’ensemble.
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