À Moscou, Steve Witkoff, envoyé spécial du président Trump, doit rencontrer mardi le président russe Vladimir Poutine pour présenter une version révisée d’un plan de paix visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.
Cette initiative américaine intervient après des négociations récentes avec des diplomates ukrainiens, qui ont permis d’atténuer certaines exigences initiales du plan, jugées par l’Ukraine et ses alliés bien trop excessives. La visite de M. Witkoff à Moscou, sa sixième depuis janvier, survient deux jours après des discussions à Miami entre délégations américaine et ukrainienne, jugées constructives, mais sans résolution complète des points en suspens.
La Maison-Blanche exerce une forte pression sur Kiev pour qu’il accepte le plan de paix.
Parallèlement, le président ukrainien Volodymyr Zelensky poursuit sa tournée européenne pour renforcer le soutien international. Après une rencontre lundi à Paris avec Emmanuel Macron, il doit se rendre ce jour en Irlande pour de nouvelles discussions.
La Maison-Blanche exerce une forte pression sur Kiev pour qu’il accepte le plan de paix, alors que Moscou manifeste déjà une certaine résistance. Fort de la progression constante de son armée et de la crise politique qui secoue l’Ukraine, M. Poutine estime que les responsables américains doivent convaincre plus fermement l’Ukraine d’accepter les conditions russes.
Des exigences russes balayées par Kiev
Celles-ci imposent la cession par l’Ukraine de son territoire dans le Donbass, l’abandon de ses ambitions d’adhésion à l’OTAN, ainsi que la reconnaissance du rôle de la langue, de la culture et de l’Église orthodoxe russe, pouvant potentiellement permettre à Moscou une influence durable sur la politique ukrainienne. Kiev a refusé ces exigences.
Lors d’une conférence de presse la semaine dernière, Vladimir Poutine a déclaré que l’Ukraine devait se soumettre. « Lorsque les troupes ukrainiennes quitteront les territoires qu’elles occupent, les hostilités cesseront », a-t-il affirmé, ajoutant que sinon, la Russie imposerait sa volonté par la force.
Le Kremlin a par ailleurs annoncé lundi que le président russe avait visité la veille un poste de commandement sur le front, illustrant la progression militaire russe. Une vidéo diffusée par les médias d’État montre Poutine visiblement en colère après avoir appris le nombre de pertes ukrainiennes, qu’il a qualifiées de « tragédie », imputant la situation à « la junte criminelle de Kiev ».
Les analystes restent prudents sur l’impact de la visite de M. Witkoff. Selon Ilya Grashchenkov, à Moscou, l’enjeu principal est de maintenir un canal de communication de haut niveau pour éviter toute escalade. Tatiana Stanovaya, chercheuse au Carnegie Russia Eurasia Center, souligne que Poutine mise sur le recul territorial ukrainien pour accroître la pression occidentale en faveur d’un cessez-le-feu.
Les avancées russes récentes, bien que limitées, montrent la pression croissante sur l’armée ukrainienne, avec des gains presque doublés en novembre par rapport à septembre.
La rédaction
(Photo Belgaimage)