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Les coulisses de la coalition « Guinness » : comment Yvan Verougstraete a lâché le MR à Bruxelles

par Demetrio Scagliola
BELGA PHOTO MARIUS BURGELMAN

Les paroles peuvent parfois contourner la vérité. Mais les émotions, les regards et les gestes ne mentent jamais. Et il suffisait de bien observer Yvan Verougstraete (photo) ce jeudi matin dans les studios de la RTBF, pour comprendre que sa décision de prendre la tête d’un projet de coalition de centre-gauche ne date pas d’hier. Non, il s’agit d’une décision patiemment préparée, depuis des semaines, par le président des Engagés, en collaboration avec le PS.  Yvan Verougstraete n’a pas décidé de larguer le MR sur un coup de tête, mais après une longue réflexion où se mêlent stratégie politique, ambitions personnelles, tentatives de débauchage, pactes secrets, règlements de comptes , promesses et missions secrètes… On vous raconte ici les coulisses qui ont mené à ce coup de théâtre bruxellois, qui est loin de connaître son épilogue. 

« Le nom de la coalition ? Oui, j’ai pensé à la coalition Guinness, comme celle de tous les records, record  de jours sans gouvernement, record de partis autour de la table et record de la dette ». Poussé par Thomas Gadisseux (RTBF-La Première) jeudi matin, Yvan Verougstraete se lâche. Et cache mal une forme d’excitation. Oui, cette mission le motive. Oui, la possibilité de devenir ministre-président le fait vibrer. 

Lui, le brillant entrepreneur bruxellois « prêté » à la politique pense qu’il peut faire des miracles : mettre un terme à la plus longue crise de l’histoire politique du pays, parvenir à mettre sur pied une coalition impossible au niveau de l’arithmétique, oser défier Georges-Louis Bouchez et renvoyer le MR dans  l’opposition à Bruxelles malgré la victoire électorale des libéraux dans la capitale, malgré les liens forts entre les deux partis dans plusieurs gouvernements (fédéral, Wallonie, FWB) et replacer son parti au centre du jeu et de l’échiquier politique. « Yvan le terrible » est habité par la confiance et la foi en lui-même. Culture catholique oblige…

Le rôle de Joëlle Milquet

Car si beaucoup perçoivent Yvan Verougstraete comme un homme neuf en politique, il s’agit en fait d’un pur produit de la culture chrétienne-démocrate, estampillé cdH avant de devenir président des Engagés. Voici quelques mois, la fondatrice du cdH, Joëlle Milquet, nous expliquait connaître «Yvan » depuis de nombreuses années. De fait, l’ancienne président et le nouveau ont milité ensemble, dans la même section, lors de campagnes communales dans la commune cossue de Woluwe-Saint-Pierre, en région bruxelloise, gérée d’ailleurs depuis longtemps par un mayeur des « Engagés », Benoît Cerexhe. « Yvan est un vrai social-chrétien », nous confiait à l’époque Joëlle Milquet. 

Et selon nos informations, « Madame Non » aurait surtout œuvré, depuis des semaines et des semaines, pour que son poulain dise oui au centre-gauche.  « On sait que le cœur de Joëlle a toujours penché plus vers le PS que vers les Libéraux », nous dit un élu Engagé. « Elle a toujours eu d’excellentes relations, fortes avec Elio Di Rupo et Laurette Onkelinx, donc la voir pousser en faveur d’un changement d’alliance ne serait pas surprenant ». 

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