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L’aube du milliardaire, thriller au rythme soutenu, compagnon tout indiqué d’un petit week-end de lecture

par Maxence Dozin

Alexis Melissas signe un premier roman en forme de thriller, dans la veine des Largo Winch de Jean Van Hamme. Un récit à cadence élevée, qui se lit d’une traite.

L’aube du milliardaire retrace l’histoire d’Alex Madison, chef de conglomérat international, entouré de mystère, de ses conquêtes à sa vie secrète, entre Los Angeles, New York et Corfou. Parallèlement, se joue une intrigue soutenue, sur fond d’une scène financière internationale laissée incrédule. De nombreux personnages issus du monde des médias, influenceurs et autres petits génies de la nouvelle industrie numérique sont froidement assassinés, sans que les motivations du tueur ou d’éventuels commanditaires soient révélées.

« Notre époque confond la visibilité avec l’importance »

M. Melissas, lui-même issu du monde entrepreneurial, décode avec un regard acerbe et amusé, dans un style vif et plaisant, le monde contemporain et ses dérives, principalement dans la superficialité des échanges et la course au paraître, intensifiée depuis l’apparition des réseaux sociaux. Cette vague de « course vers le vide » a porté aux nues toute une série de personnalités publiques dont l’auteur se venge avec délectation tout au long de son roman.

« Je n’ai pas écrit L’Aube du milliardaire pour raconter la richesse, ni pour glorifier le pouvoir », annonce l’auteur. « Mon approche a toujours été inverse : observer ce que le pouvoir fait aux individus, à leurs relations, à leur rapport au monde. Le roman est né d’une observation simple mais dérangeante : notre époque confond de plus en plus la visibilité avec l’importance. Cette confusion traverse la société, les médias, les réseaux sociaux, mais aussi une économie du low-cost devenue modèle dominant, fondée sur la standardisation, la vitesse et la pauvreté de l’exécution. Elle façonne une violence morale permanente, faite d’idoles éphémères, d’indignations rapides et d’oubli tout aussi rapide », analyse-t-il. « Mon héros est un homme lucide », poursuit M. Melissas. « Cette lucidité s’accompagne d’un certain mépris pour le vacarme, la superficialité et la complaisance de son époque », conclut-il.

L’Aube du milliardaire, qui se joue sur un tempo élevé, au cours duquel une finesse certaine dans les échanges n’est jamais démentie, présente le côté rafraîchissant de se déployer sans prétention, sans volonté d’imposer quoi que ce soit. S’en suit un certain détachement qui se manifeste, notamment pour le héros Alex Madison, dans un amour du luxe… et de la luxure, qui ne peuvent laisser indifférent. Ce détachement trouve ainsi à s’exprimer dans la quête de jouissance, qu’elle soit esthétique, portée vers la volupté ou, pourquoi pas, vers le « juste ». Ainsi, un peu de revanche n’ayan jamais fait de mal à quiconque, M. Melissas, justement, sait utiliser les mots et façonner des situations qui « font du bien », et qui voient tomber les personnalités toxiques les unes après les autres, à l’heure d’un monde médiatique dominé par les égos, l’instantanéité et une vanité souvent inquiétante.

Maxence Dozin

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