Selon le deuxième volet d’une enquête de l’IFOP pour la revue Écran de veille, répercuté notamment par Le Figaro, l’influence de l’islamisme politique en France reste minoritaire, mais réelle et idéologiquement structurée, en particulier chez les jeunes générations musulmanes. Près d’un musulman sur deux dit se reconnaître dans au moins une figure associée au frérisme, en tête Tariq Ramadan (30%). 22% jugent la démocratie incompatible avec l’islam, tandis que 67% l’acceptent sous condition d’adaptation aux principes islamiques
Réalisée auprès de 1 005 personnes se déclarant musulmanes, l’étude montre que 23% des répondants se disent proches du courant des Frères musulmans, une proportion qui grimpe à 32% chez les moins de 25 ans. Toutefois, lorsqu’un indice plus strict est appliqué, seuls 9,7% des musulmans en France peuvent être classés comme « sympathisants fréristes », dont 4,6% relèvent des cercles les plus engagés.
Sur le plan idéologique, plusieurs marqueurs ressortent nettement. Un tiers (33%) des musulmans interrogés estime que la charia a vocation à s’appliquer partout dans le monde, majoritairement par des moyens graduels et non violents. Par ailleurs, 22% jugent la démocratie incompatible avec l’islam, tandis que 67% l’acceptent sous condition d’adaptation aux principes islamiques.
Le frèrisme ne domine pas mais il diffuse
Enfin, près d’un musulman sur deux dit se reconnaître dans au moins une figure associée au frérisme, en tête Tariq Ramadan (30%), devant Mohamed Morsi, Youssef al-Qaradawi et Hassan el-Banna.
Conclusion de l’Ifop : l’islamisme frériste ne domine pas l’islam de France, mais il diffuse des normes politiques et religieuses bien identifiées, plus présentes chez les jeunes, et susceptibles de peser durablement sur le débat public.
A.G.
(Photo Belgaimage)