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Actifs russes : si la Belgique persiste, elle pourrait être sanctionnée comme la Hongrie !

par A.G.
BELGA PHOTO DIRK WAEM

Sur VTM, Bart De Wever a été encore plus clair, à propos de la saisie des actifs russes immobilisés chez Euroclear : « Dans la réalité, on ne vole pas l’argent d’une banque centrale étrangère. Voler une banque centrale, c’est comme braquer une ambassade. » La réponse de l’UE est tranchante : à en croire le média spécialisé dans les affaires européennes, Politico, si elle persiste, la Belgique pourrait être traitée et punie comme la Hongrie, être isolée politiquement, voir ses priorités et son budget relégués à l’arrière-plan. Une menace sans précédent pour un Etat fondateur de l’UE.

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Le Premier ministre a déclaré sur VTM : « Les Etats européens qui poussent à la confiscation des actifs russes en Belgique sont la plupart des Etats limitrophes de la Russie, qui ont connu la tyrannie soviétique et qui sont psychologiquement en état de guerre. Mais nous ne sommes pas en guerre avec la Russie. Et nous ne souhaitons pas être en guerre avec la Russie. Dans la réalité, on ne vole pas l’argent d’une banque centrale étrangère. Voler une banque centrale, c’est comme braquer une ambassade. »

Concernant l’article 122 qui évoque l’absolue nécessité, Bart De Wever ne voit pas en quoi la situation actuelle relève de « l’absolue nécessité ». « Il n’y a pas de pandémie que je sache ». Le Premier ministre est cependant bien conscient des pressions énormes qui pèsent sur la Belgique. Il a raison, car, selon Politico, l’Union européenne brandit désormais une menace rarement formulée à l’égard d’un État fondateur : traiter la Belgique comme la Hongrie si Bart De Wever persiste à bloquer le prêt de 210 milliards d’euros garanti par les actifs russes et destiné à l’Ukraine.

La Belgique progressivement mise à l’écart

Politico explique que le ton a changé : si De Wever s’obstine à refuser la « saisie » des avoirs russes gelés chez Euroclear, la Belgique sera progressivement mise à l’écart des discussions européennes. Elle serait ignorée lors des débats, ses revendications sur le futur budget 2028-2034 seraient reléguées en bas de la liste, et ses positions ne seraient plus activement sollicitées. Selon un diplomate européen cité par Politico, les appels belges “ne seraient simplement plus pris”. Pour un pays considéré comme le cœur symbolique et administratif de l’Europe, le choc serait immense.

À l’approche du sommet du 18 décembre, la pression monte, explique Politico. Les ambassadeurs se réunissent trois fois au cours de la semaine pour examiner les demandes belges, mais l’UE laisse déjà entendre que la patience s’amenuise. Politico décrit un scénario où, faute de compromis, la Belgique serait traitée comme Viktor Orbán lorsqu’il bloque des dossiers : isolée, marginalisée et privée d’influence.

Rupture majeure dans la solidarité européenne

L’article souligne également un autre danger : si la Belgique persiste, certains États envisageraient de financer l’Ukraine entre eux. Une telle solution de repli créerait une rupture majeure dans la solidarité européenne. Des diplomates avertissent dans Politico qu’un pays refusant aujourd’hui de contribuer pourrait, demain, ne plus être soutenu par les autres, par exemple en cas de crise bancaire ou budgétaire. La solidarité, rappellent-ils, est une rue à double sens.

Politico affirme que la Belgique, en voulant éviter un risque financier lié aux actifs russes, s’expose désormais à un risque politique autrement plus lourd : devenir l’État membre que l’on contourne, que l’on punit et que l’on n’écoute plus !

Si les informations de Politico sont exactes (et elles le sont souvent), une escalade dangereuse se profile entre la Belgique et l’UE. Elle illustre aussi la fuite en avant des institutions européennes dans le dossier ukrainien.

A.G.

(BELGA PHOTO DIRK WAEM)

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