Bart De Wever (N-VA) et Paul Magnette (PS)
À 35 jours de l’échéance fixée par le Premier ministre Bart De Wever pour conclure un accord sur le budget 2026 et la trajectoire budgétaire de la législature, l’opposition a exprimé ce jeudi à la Chambre son exaspération croissante. Depuis l’échec des négociations budgétaires, officialisé le 6 novembre lors d’une audience avec le Roi, aucun kern n’a encore été consacré au dossier.
Face au mutisme du gouvernement, les critiques se sont multipliées. Sofie Merckx (PTB) a ouvert les hostilités avec une pique acérée : « À part de votre chat Maximus, on n’a pas beaucoup de nouvelles de ce qui se passe au gouvernement », a-t-elle lancé, regrettant également le silence du Premier ministre sur les trois jours de grève annoncés la semaine prochaine.
Pour Dieter Van Besien (Ecolo-Groen), la situation n’est plus tenable : « Allez-vous arrêter le pourrissement du budget ? » Même son de cloche du côté de Sandro Di Nunzio (Open Vld) : « Brisez ce statu quo. »
Paul Magnette met 16 milliards sur la table
Le président du PS, Paul Magnette, a pour sa part dénoncé un manque d’imagination budgétaire. « Vous ne trouvez pas parce que vous ne regardez pas au bon endroit », a de son côté estimé le président du PS. Selon lui, des solutions existent hors du périmètre actuel des négociations. Il chiffre même un potentiel de 16 milliards d’euros grâce à plusieurs leviers : la contribution des grandes fortunes (6 milliards), la lutte renforcée contre la fraude fiscale (3 milliards), la hausse des salaires (4 milliards), l’aide ciblée aux entreprises (1,5 milliard) et la contribution accrue des banques (1,5 milliard). « En quelques secondes, j’ai trouvé 16 milliards », s’est-il exclamé, plaidant par ailleurs pour une taxation du kérosène dans l’aviation et le transport maritime. Le Premier ministre n’a pas laissé passer l’occasion de répliquer : « Monsieur Magnette, vous avez trouvé des milliards en quelques secondes. C’est quand même dommage que vous n’ayez pas appliqué ces solutions quand vous étiez au pouvoir sous la Vivaldi. »
Bart De Wever a confirmé que les négociations se poursuivent dans la discrétion : « Je suis ravi de pouvoir travailler dans l’ombre. » Mais Paul Magnette est revenu à la charge, dénonçant une mise en scène répétitive : « Chaque semaine, c’est le même cinéma. Vous faites des petites blagues. Mais elles ne font plus rire personne et ne font plus rire les Belges. »
Demetrio Scagliola
(Photo Belgaimage)
