Accueil » « Des privilèges exorbitants » : l’enquête qui secoue la monarchie britannique

« Des privilèges exorbitants » : l’enquête qui secoue la monarchie britannique

par Nicolas de Pape
Photo Belgaimage

D’après Le Parisien, les Windsor affrontent une fronde inédite. Le Parlement ose enfin examiner leurs comptes, réveillant les critiques sur une institution jugée trop coûteuse et trop opaque. William promet des réformes. Reste à savoir si elles suffiront.

L’affaire Andrew continue de hanter la famille royale. Comme le raconte Le Parisien, tout part de janvier 2022, lorsque Elizabeth II retire à son fils ses titres royaux après les accusations de viol portées par Virginia Roberts-Giuffre. La reine règle elle-même 12 millions de livres pour éviter un procès. Mais l’épisode, décrit comme « une plaie qui suinte et ne veut pas guérir » par le biographe Robert Jobson, soulève toujours les mêmes questions : pourquoi aucun enquêteur britannique n’a-t-il interrogé Andrew ? Où sont les carnets des officiers de protection ? Et jusqu’où allaient les protections de la Cour ?

Sous la pression de l’opinion, les députés ont voté une enquête sur le Crown Estate, gestionnaire des 15 milliards de livres d’actifs royaux. Les avantages accordés à Andrew ou à son frère Edward ont choqué. Le député Norman Baker dénonce des « privilèges exorbitants » : exemptions fiscales, absence de règles sur l’égalité, opacité financière. « La famille royale coûte dix fois plus que n’importe quelle autre monarchie européenne », rappelle-t-il.

Dans ce climat, la BBC diffuse un documentaire sans concession : « À quoi sert la monarchie ? ». Et les sondages se dégradent. De 90 % de soutien dans les années 80, la monarchie n’est plus jugée « importante » que par 51 % des Britanniques, surtout boudée par les jeunes.

Face à cette crise silencieuse, William tente d’incarner la modernité. Dans un documentaire diffusé sur Apple, on le voit en trottinette, parlant d’une « transformation durable » de l’institution. Selon le New York Post, il envisagerait de réduire de moitié le personnel et d’en finir avec certains titres et cérémonials.

Mais rien ne se fera avant son accession au trône. Et même là, prévient Jobson, les intentions pourraient s’émousser. Car l’avenir de la monarchie – rappelle Le Parisien – n’est plus entre les mains des Windsor, mais entre celles du peuple britannique.

Nicolas de Pape

(Photo Belgaimage)

You may also like

Êtes-vous sûr de vouloir débloquer cet article ?
Déblocages restants : 0
Êtes-vous sûr de vouloir annuler l'abonnement ?