Elisabeth Degryse recadre De Wever sur fond de tensions communautaires.
Malgré les critiques de Bart De Wever, la ministre-présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Elisabeth Degryse (Les Engagés), a réaffirmé mardi que l’appellation actuelle ne changera pas. Le Premier ministre a récemment demandé aux institutions fédérales de n’utiliser que le nom « Communauté française », seul reconnu par la Constitution. Une injonction qui n’émeut guère la cheffe de l’exécutif francophone.
« Ce débat n’est pas une priorité et ne doit pas en devenir une, vu les enjeux réels auxquels nous sommes confrontés », a-t-elle lancé en commission du parlement, répondant au député Bruno Lefèbvre (PS). Mme Degryse dénonce l’incohérence flamande : « Vlaanderen » est omniprésent dans les discours politiques au nord du pays, alors que les textes constitutionnels parlent du « Vlaams Gewest » et de la « Vlaamse Gemeenschap ».
Surtout, l’appellation « Communauté française » prête à confusion : au sens littéral, elle pourrait désigner les Français vivant en Belgique. Elle ne reflète en rien l’identité institutionnelle des francophones belges ni le lien politique spécifique entre la Wallonie et Bruxelles. C’est pour corriger cette ambiguïté que les partis francophones ont, en 2011, adopté le nom « Fédération Wallonie-Bruxelles ». Un choix politique, non constitutionnel, mais qui s’inscrit dans une volonté d’unité et de solidarité intrafrancophone.
« Il est fondamental de préserver une appellation qui reflète notre identité et notre projet collectif », insiste Elisabeth Degryse. Pour elle, reculer aujourd’hui serait céder à une logique de repli. Et la francophonie belge ne peut plus se permettre ce luxe.
La Rédaction
(Photo : Belpress)