Le Madleen, voilier transportant Greta Thunberg et Rima Hassan vers Gaza, a finalement été arraisonné par la marine israélienne. Ce petit bateau, affrété en réalité par Zaher Birawi – un proche du Hamas basé à Londres – n’aura pas accompli son « exploit humanitaire », si ce n’est d’avoir recueilli quelques migrants fuyant des dictatures dont Mmes Hassan et Thunberg se soucient peu. Les passagères, se disant ensuite « otages », regagneront leurs pénates saines et sauves via les circuits consulaires ou des expulsions (c’est le cas de Rima Hassan qui désirait attendre une décision de justice). Ce serait risible si ce n’était tragique. Car dans ces eaux-là, un incident est si vite arrivé… Était-ce justement le but ?
On peine à comprendre ce que vient faire une militante climatique dans cette galère. Certes, les bombes israéliennes et les roquettes du Hamas produisent du CO₂, mais est-ce le sujet ? Greta Thunberg, en perte de vitesse médiatique, semble prête à tout pour rester dans la lumière. On se souvient encore de la peluche pieuvre qu’elle arborait – symbole vite effacé de ses réseaux quand il fut établi qu’elle faisait écho à un visuel antisémite.
L’équipage, quant à lui, était d’un éclectisme révélateur. On y trouvait un guitariste sensible, Thiago Avila, ému jusqu’aux larmes il y a quelques mois, à la mort du « Shahid » Nasrallah, chef du Hezbollah — groupe armé à la solde de Téhéran, qui a transformé le Liban en territoire sous tutelle, reléguant son armée nationale au rang de figurante.
La flottille prétendait briser un blocus humanitaire… qui n’existe plus. Depuis que l’État hébreu a mis en place un dispositif de livraison d’aide contrôlée via la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), l’aide transite quotidiennement, hors des mains du Hamas. La GHF revendique quelque 10 millions de repas distribués depuis sa création, soit environ 1,3 million par jour. On peut certes questionner l’efficacité du dispositif, d’autant que des civils ont été tués lors de distributions – mais faut-il pour autant regretter l’ancien système mafieux dans lequel le Hamas, tel la Camorra napolitaine, prélevait sa dîme sur les convois humanitaires, pour nourrir son marché noir et son arsenal militaire ?
Thunberg et consorts devraient savoir qu’Israël a suspendu certaines opérations le temps de sécuriser les corridors humanitaires, précisément pour contourner le Hamas et répondre directement aux besoins de la population civile.
Rien d’étonnant, cependant, à voir Rima Hassan embarquer Greta dans cette odyssée militante : quand on considère le Hamas comme un « mouvement de résistance », on ne s’encombre guère de nuances. Quant à savoir si Greta est naïve ou complice, la question mérite d’être posée. En matière d’« idiotes utiles » de l’islamisme, les deux activistes – et leur armateur – savent pertinemment ce qu’elles font. Elles bénéficient, comme toujours, d’une indulgence politico-médiatique sans faille.
L’objectif demeure inchangé : faire oublier que le Hamas, maître de Gaza depuis 2005, a volontairement précipité sa population dans la ruine. Et persuader l’opinion que l’État juif est affameur, génocidaire, adepte de la purification ethnique. Naturellement, il ne faut voir là aucun relent antisémite…
Nicolas de Pape
(Photo Anders Wiklund / TT : Greta Thunberg entourée de journalistes à l’aéroport de Stockholm, après son escapade à bord du Madleen – 10 juin 2025)