La Chambre a adopté jeudi une série de recommandations à la suite du scandale des fraudes clientélistes au CPAS d’Anderlecht. Une majorité large – sans le PS, Ecolo-Groen et le PTB – a soutenu les conclusions du groupe de travail parlementaire, qui réclame notamment que le gouvernement fédéral se constitue partie civile et exige le remboursement du préjudice. En ligne de mire : une gestion défaillante et des pratiques illégales couvertes, voire encouragées, par une direction politique manifestement plus préoccupée par le clientélisme que par le respect de la loi.
Les faits, révélés par un reportage de la VRT, ont été confirmés par des dizaines d’heures d’auditions en commission : détournement de la législation sur le revenu d’intégration sociale, opacité des procédures, favoritisme manifeste… « Les fraudes sont avérées », a martelé Denis Ducarme (MR), qui a transmis le dossier à la justice.
Malgré l’ampleur des manquements, le PS – pourtant à la tête du CPAS incriminé – a préféré dénoncer les « angles morts » des recommandations. La députée Caroline Désir a minimisé les faits, préférant pointer du doigt les réformes fédérales et la détresse des travailleurs sociaux. Une ligne de défense jugée hors-sujet par de nombreux députés.
François De Smet (DéFI), tout en appelant à ne pas généraliser, a dénoncé « une pluie de dysfonctionnements » et proposé de renforcer la protection des lanceurs d’alerte. Les Engagés ont, eux, appelé à une refonte du management social pour sortir du « malaise systémique » dénoncé de toutes parts.
À Anderlecht, la responsabilité politique est écrasante. Et le silence du PTB, pourtant prompt à dénoncer les injustices sociales, en dit long sur les ambiguïtés d’une certaine gauche face à la fraude institutionnelle.
La Rédaction
(Photo Belga : Jonas Roosens)