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Iran-Israël : l’espoir anime les opposants au régime islamiste (Carte blanche)

par Contribution Externe

Une opportunité historique est en train de se créer en Iran. Grâce au soutien d’Israël, le peuple iranien peut aspirer à la paix et à la liberté. Le moment venu, il les saisira. Une carte blanche de Maëlie Kate Jalali (juriste et entrepreneure belgo-québécoise d’origine iranienne) et de Reza Behrouz (médecin et activiste irano-américain résidant au Texas).

En mars dernier, nous écrivions que le dialogue entre Trump et Khamenei avait atteint un point de non-retour et que l’Occident portait une responsabilité à la fois morale et politique : créer une impasse pour le régime des ayatollahs tout en offrant une ouverture au peuple iranien. Après un échange déroutant, la situation politique semble avoir retrouvé une certaine clarté. Désormais, il est difficile de nier que Trump a dicté ses conditions et mené les négociations avec brio. Fidèle à ses principes, le régime de Téhéran a mis le feu aux poudres par ses manœuvres trompeuses. Ce qui a poussé Netanyahu à lancer une intervention militaire, avec pour objectif déclaré : empêcher le régime islamiste d’obtenir l’arme nucléaire. Les bombardements se succèdent, les analyses se multiplient et les avis sont divisés.

Une question intrigue : pourquoi les opposants au régime ont-ils plus d’espoir que de peur ?

Opération « Rising Lion » : un nom significatif

L’opération baptisée « Rising Lion » s’inspire d’un verset biblique qui fait référence au peuple israélien. Or, dans sa traduction en persan, « Lions » est au pluriel et évoque également le lion solaire du drapeau iranien, avant l’instauration du régime islamique en 1979. Si l’intention première d’Israël est de neutraliser la menace nucléaire d’un régime expansionniste, il sait que la menace véritable reste l’existence même du régime et que sa chute est le seul gage de paix durable. En utilisant un symbole commun auquel les deux peuples, iranien et israélien, sont profondément attachés, Israël communique un message fort : au-delà de l’offensive militaire protégeant ses intérêts, il tend aussi la main à un peuple impuissant face à son véritable ennemi – la République islamique. L’ennemi commun entre l’Iran et Israël.

Le message est confirmé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu :

« Cyrus le Grand [Roi perse] libéra les juifs [de Babylone]. Maintenant, il est temps pour vous d’être libres. Et vous avez cette opportunité. (…) Le peuple Iranien a un brillant futur devant lui et notre amitié peut être restaurée à ce qu’il était et ce qu’elle devrait être. L’heure est venue. »

Il a également précisé qu’Israël est en train « d’ouvrir la voie » pour que les Iraniens puissent « atteindre leur liberté » par eux-mêmes.

Ces propos lèvent tout ambiguïté : Israël ne cherche pas à imposer un changement de régime en Iran. Il « ouvre la voie » pour une population prise en otage par un pouvoir violent, qu’aucun peuple désarmé ne parviendrait seul à renverser. Un peuple qui, à maintes reprises, a réclamé de l’aide pour renverser le régime, mais qui s’est heurté à une communauté internationale préférant poursuivre une diplomatie vouée à l’échec. Si la guerre est le résultat de 46 années de menaces proférées par le régime, elle est aussi la conséquence d’une politique ineffective face à des régimes de terreur.

Il faut dès lors distinguer deux dynamiques politiques : la chute du régime, qui pourrait être facilitée par les frappes israéliennes ciblées, et le changement de régime – ou transition politique – qui devra venir du peuple, avec néanmoins l’appui de la communauté internationale. Une opportunité historique est en train de se créer, au nom de l’Iran, de la liberté et de la paix, que les Iraniens, le moment venu, ne manqueront pas de saisir.

Malgré la peur, une grande partie de la population iranienne sait que ses intérêts convergent avec ceux d’Israël, et réciproquement. Car un Iran libre deviendrait l’allié stratégique le plus précieux d’Israël.

Chute du régime islamique

Les Iraniens le disent souvent : la République islamique n’est pas l’Iran et cette guerre n’est pas celle de l’Iran. Israël est probablement un des seuls États à discerner cette différence. Dans ce contexte, il est évident que ces attaques ne visent ni l’Iran en tant que nation, ni son peuple ou son territoire, mais bien la République islamique et la menace réelle qu’elle représente pour le monde entier.

Tout indique que la chute de la République islamique est en cours. En ciblant la chaîne de commandement des forces armées et des services de renseignements, ainsi que l’ensemble de la machine répressive et de propagande, Israël affaiblit considérablement un régime qui ne s’est maintenu que par la force. Une fois cette structure décapitée ou neutralisée, la rue – plus sûre – deviendra le théâtre d’un soulèvement national. Et la rue, le peuple iranien la connaît bien. Il y a déjà montré son courage admirable, trop souvent réprimé dans le sang par ses bourreaux.

Dès lors, que peut faire Israël ? Il peut fragiliser le régime et son influence, et protéger temporairement la population lors de l’effondrement du régime, avant que l’armée iranienne se regroupe et se tienne aux côtés du peuple. Actuellement, le Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (CGRI) – le bras droit de Khamenei – veille à maintenir l’armée iranienne dans un état de subordination. Il peut aussi éviter un coup d’état politique ou de la CGRI durant cette période d’instabilité, jusqu’à ce que le gouvernement de transition reprenne les rênes.  

Aujourd’hui, notre devoir moral et humanitaire n’est pas de questionner les frappes israéliennes sous le droit international, mais de reconnaître que ce peuple mérite un soutien concret dans un combat profondément inégal. Une intervention militaire n’est pas toujours synonyme d’ingérence étrangère. N’oublions pas que ce sont les armées américaine et britannique qui ont libéré l’Europe.

Le régime des Ayatollahs, fortuné d’être né en 1979, a tiré les leçons des pires régimes du XXe siècle, de leurs forces comme de leurs failles. Il s’inspire notamment de Mao et de Staline, mais c’est surtout par son antisémitisme et son expansionnisme qu’il se rapproche d’Hitler. Les Iraniens vous le diront :  ce régime, fondé par des groupes terroristes, agit plus subtilement que le Troisième Reich, mais n’en est pas moins dangereux.

L’État nazi n’a pas pu être renversé par les peuples, ni par leurs gouvernements d’ailleurs. Il a fallu une mobilisation mondiale, un consensus international, et une intervention militaire de grande envergure pour y mettre fin. Le peuple iranien, lui aussi, a besoin de cette mobilisation et assistance pour mettre fin à 46 ans d’oppression et de violence. Cette aide, demandée par le peuple, ne saurait être confondue avec une ingérence, une occupation ou une agression.

En politique, il faut savoir créer des opportunités ou savoir les saisir lorsqu’elles se présentent.

La guerre, personne ne la souhaite. Mais elle peut servir un peuple lorsqu’elle vise à libérer et non à agresser. L’Histoire ne commémore pas la politique de l’apaisement de Chamberlain et de Daladier, mais elle honore le réalisme de Churchill et De Gaulle. Parfois, seule la force permet de faire reculer la tyrannie et d’établir une paix durable, et c’est aussi l’une des raisons d’être d’une armée.

En évoquant le droit international uniquement contre Israël, on oublie qu’il peut aussi servir à protéger ce peuple, qui a exprimé avec clarté sa volonté de renverser ce régime imposé par la force. Israël n’a aucune intention d’agir à la place du peuple iranien. Le peuple iranien est déjà en guerre depuis des décennies et il sait ce qu’il veut.

Transition politique

Alors que les Iraniens s’efforcent de faire entendre leur voix, la communauté internationale reste bloquée sur un sujet : que viendra après ? Une transition politique ou un changement de régime en Iran ne doit pas être un tabou politique. Il doit être une démarche stratégique pour une paix mondiale durable.

L’inquiétude face à un possible changement de régime en Iran repose principalement sur la comparaison avec l’échec d’autres transitions dans la région. Une comparaison erronée qui ne tient pas compte de la réalité iranienne. D’abord, dans la plupart des pays du Moyen-Orient concernés, ce sont des coalitions d’opposants qui ont été mobilisées, alors qu’une transition réussie nécessite une figure de proue. Ensuite, et surtout, ces échecs s’expliquent largement par l’existence et l’ingérence active de la République islamique et de la Russie.

Or, aujourd’hui, la Russie est absorbée par son propre conflit ; le régime en Iran s’écroule et la force de ses milices diminue ; les Iraniens sont le peuple le plus laïcisé de la région et l’opposition iranienne dispose d’un leader légitime qui ne représente pas une faction de la société iranienne, mais l’Iran dans toute sa diversité.

Compte tenu de sa position géopolitique, la transition de l’Iran ne saurait être confiée à des figures purement civiques, dépourvues d’expérience politique, ou à des groupes radicaux. Elle exige le leadership d’une personnalité dotée d’une autorité reconnue et d’un statut international établi. Le prince Reza Pahlavi réunit ces conditions. Élevé dans un environnement politique et pilote de formation, il n’est affilié à aucune idéologie partisane, ce qui lui confère la neutralité indispensable dans une phase de transition. Doté d’une légitimité à la fois historique et légale, ainsi que d’une popularité établie, il est le seul à pouvoir assumer le rôle de commandant en chef avec crédibilité et autorité. Ce rôle, conjugué au déclin des forces armées causé par les frappes israéliennes, entraîne une défection croissante au sein de l’appareil militaire et politique.

Dans un contexte aussi sensible, où la stabilité et la sécurité d’un pays menacé de l’intérieur comme de l’extérieur sont en jeu, la direction ne peut être confiée à des personnalités novices ou dépourvues de légitimité. Contrairement à ceux qui souhaitent maintenir un régime islamiste au pouvoir ou expérimenter un système d’extrême gauche, qu’ils sont incapables de porter au pouvoir même dans le monde libre, les Iraniens rejettent tout extrémisme et aspirent à un système laïque et démocratique, en harmonie avec l’histoire pluri-millénaire de sa civilisation.

Les Iraniens ont assez exprimé leur volonté, dans les rues comme sur les réseaux sociaux. Un seul nom revient, celui de Reza Pahlavi. Et ils n’ont pas à se justifier de leur choix. C’est au tour du monde libre d’appuyer ce choix et de veiller à ce que cette fois, ce soit la dernière lutte de l’Iran contre la République islamique.

Maëlie Kate Jalali et Reza Behrouz

(Photo Atta Kenare / AFP : deux femmes marchent dans les rues de Téhéran durant le cessez-le-feu, 24 juin 2025)

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