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La mollarchie iranienne, obstacle central à la paix au Proche-Orient (Edito)

par Nicolas de Pape

Avec les accords d’Abraham – qui auraient valu à Donald Trump et Jared Kushner un prix Nobel de la Paix s’ils s’étaient appelés Barack Obama et Hillary Clinton – un espoir réel de paix planait entre Israël et ses voisins arabes, proches comme lointains.

Plusieurs puissances sunnites de la région avaient tourné le dos aux fameux « Trois non de Khartoum » : non à la paix avec Israël, non à la reconnaissance, non aux négociations. Un triple refus prononcé en 1967, au lendemain de la guerre des Six Jours, qui avait enclenché une colonisation rampante de la Cisjordanie et figé la région dans l’impasse.

Mais dans cette dynamique de normalisation, un grain de sable – ou plutôt une bombe à retardement – a été sous-estimé et quelque peu oublié : la question palestinienne.

On a cru avancer sur le chemin de la reconnaissance régionale en évacuant le problème insoluble des deux Etats côte à côte. Le 7 octobre 2023 a pulvérisé cet espoir. En tant que marionnette de la mollarchie iranienne, le Hamas a organisé un massacre d’une ampleur inédite. Que Téhéran ait validé l’opération en amont ou qu’elle l’ait bénie a posteriori importe peu. Sans les mollahs, pas de Hamas. Pas de Hezbollah. Pas de Houtis. Pas de 7 octobre.

L’Iran, furieux du rapprochement israélo-arabe, a sabré son champagne idéologique (pardonnez l’image) pour célébrer ce pogrom du XXIe siècle qui a rempli ses objectifs au-delà de toute espérance. Et le régime iranien continue, méthodiquement, son entreprise de déstabilisation.

L’AIEA a récemment révélé que l’Iran est à deux doigts de l’arme nucléaire. Révélation qualifiée de « politisée » par les intéressés. Mais Israël, qui ne peut se permettre le moindre risque, a bombardé préventivement divers sites d’enrichissement, éliminant au passage le chef des Gardiens de la Révolution. La survie de l’Etat juif en dépend.

Certains invoquent la doctrine de la dissuasion mutuelle : un équilibre de la terreur, comme entre l’OTAN et le Pacte de Varsovie pourrait régner entre les deux ennemis régionaux désormais possesseurs de la bombe. Mais l’analogie ne tient pas. Israël ne peut effacer l’Iran de la carte. L’inverse, hélas, est possible. Une seule bombe atomique iranienne suffirait à anéantir le minuscule État juif (22.000 km²). Et dans la même foulée, les Palestiniens.

Car au Moyen-Orient, un déséquilibre entraîne une course aux armements. Si l’Iran obtient la bombe, l’Arabie saoudite l’exigera à son tour. Mohammed ben Salmane n’acceptera jamais que son rival chiite domine seul le jeu nucléaire.

Une fois la bombe en sa possession, le guide suprême Khamenei choisirait-il de se maintenir au pouvoir en cultivant l’ambiguïté, ou endosserait-il le costume apocalyptique de Nabuchodonosor, rêvant d’en finir une bonne fois pour toutes avec les Hébreux et entrer dans l’Histoire ?

Alors oui, les chancelleries occidentales s’inquiètent, et c’est naturel devant cette inquiétante escalade. Mais il faut nommer l’obstacle à toute paix dans la région : la République islamique d’Iran. Tant que ce régime sera aux commandes à Téhéran, aucune paix n’est envisageable.

N’est-ce pas le moment de frapper le serpent à la tête? Des millions d’Iraniens le murmurent déjà : la chute des mollahs viendra peut-être d’Israël. Ils savent les risques. La liberté a un prix. Ils sont prêts à le payer.

Nicolas de Pape

(Photo Belgaimage)

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