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L’attentat islamiste qu’a eu lieu hier à Sydney n’est pas une surprise (Carte blanche)

par Contribution Externe

Ce qu’il s’est passé ce dimanche à Sydney, c’est exactement ce que beaucoup d’entre nous expliquent et alertent depuis deux ans. À force de tout laisser passer, de tout relativiser, de banaliser l’inacceptable, on finit par créer un climat dont on connaît parfaitement l’issue. Et aujourd’hui, nous y sommes.

Angleterre, France, Allemagne, et maintenant l’Australie. Manchester hier. Sydney aujourd’hui.

Ces drames ne surgissent pas dans le vide. Ils s’inscrivent dans un contexte précis: plus de deux années de discours de haine, de désignation collective et de déshumanisation visant les communautés juives.

Dès le 8 octobre, certains ont parlé de “génocide”, sans base factuelle, sans qualification juridique, sans la moindre rigueur. Accuser collectivement un peuple des crimes les plus absolus, l’associer en permanence au mal, nier toute complexité historique, politique ou militaire, c’est le mécanisme classique de la déshumanisation. Et l’Histoire nous l’a appris: à force de déshumaniser, on prépare toujours le terrain à la violence.

Nous savions comment cela allait se dérouler. D’abord les mots. Ensuite les slogans. Puis les cris en soutien à des organisations terroristes, entendus à Bruxelles, Paris, Londres, Berlin, New York. Puis les agressions. Et enfin, les attentats.

Depuis le début de la guerre à Gaza, on a entendu “à bas les sionistes”. À Sydney, en Australie, comme ailleurs, on a même entendu “gas the Jews”. Et lorsque le mot “juif” devenait trop difficile à assumer publiquement, il était remplacé par “sioniste”, comme un paravent moral.

Certains diront: “Tous les Juifs ne sont pas sionistes.” C’est vrai. Une minorité ne l’est pas. Mais l’immense majorité des Juifs est sioniste au sens le plus simple et le plus fondamental du terme: croire à l’existence de l’État d’Israël, à son droit à exister là où il est, à se défendre, et au droit du peuple juif à l’autodétermination, en particulier sur sa terre ancestrale. Faire semblant de ne pas comprendre cela relève soit de l’ignorance, soit de la mauvaise foi.

Ce glissement sémantique n’est pas anodin. Il permet d’associer les communautés juives du monde entier aux décisions d’un gouvernement, comme si un étudiant juif à Paris, Bruxelles ou Harvard était comptable de chaque action militaire israélienne. C’est ainsi que, dans des universités partout en Occident, des étudiants juifs ont été menacés, intimidés, parfois agressés, simplement parce qu’ils étaient juifs ou parce qu’ils exerçaient leur liberté d’expression en exprimant un soutien à l’existence de l’État d’Israël.

De la plus petite université en France, en Espagne ou au Portugal, jusqu’aux campus les plus prestigieux comme Harvard, Stanford ou le MIT, les dérives ont été documentées, répétées, et trop souvent minimisées. Hier, à Sydney, ce ne sont plus des slogans. Ce sont 13 personnes assassinées.

Certains tenteront encore de parler de “déséquilibrés isolés”. Mais cette explication ne tient plus. Pas après Manchester. Pas après Sydney. Pas après des mois de violences, de menaces et d’intimidations. Nous sommes face à une continuité idéologique, nourrie par un climat de complaisance et d’aveuglement.

Le comble de cette tragédie, c’est que ceux qui prétendent “libérer la Palestine” en s’attaquant aux communautés juives ne font que confirmer une réalité fondamentale: Israël doit exister. Parce qu’aujourd’hui, trop de gouvernements occidentaux se montrent incapables de lutter réellement, fermement et efficacement contre l’antisémitisme.

Il y a des déclarations. Il y a des condamnations de principe. Mais les actes ne suivent pas. L’antisémitisme est insuffisamment poursuivi, insuffisamment sanctionné, insuffisamment combattu.

Il est essentiel que cela change. Il est essentiel, pour la sécurité et la continuité des communautés juives en Occident, que la loi soit appliquée sans faiblesse.

Il est essentiel que les antisémites soient poursuivis, condamnés et emprisonnés lorsque les faits le justifient. Ce message n’est pas un cri d’émotion. C’est un constat.

Et un avertissement que nous avons été nombreux à formuler bien avant que le sang ne coule.

Simao Pedro Rda – contribution externe

(Photo DAVID GRAY / AFP)

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