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Scandale des dons de sperme : Vandenbroucke reconnaît une négligence politique grave et juge des excuses nécessaires

par Rédaction

Le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit), a estimé dimanche que les autorités de ce pays devaient présenter leurs excuses aux familles touchées par le scandale du donneur de sperme porteur d’un gène héréditaire favorisant plusieurs formes de cancer. Ce donneur, aujourd’hui au cœur d’une affaire aux ramifications européennes, serait le père biologique d’au moins 67 enfants, dont 52 conçus en Belgique dans 37 familles différentes.

Pour le ministre, les gouvernements successifs ont fait preuve de « négligence politique », notamment en ne donnant pas suite à une loi pourtant claire. Dès 2007, la législation belge limitait à six le nombre de femmes pouvant recourir au sperme d’un même donneur, et prévoyait la création d’un registre centralisé de contrôle. Ce n’est pourtant qu’en 2021-2022 que cette obligation a été mise sur la table… et il a fallu attendre 2024 pour voir la base de données Fertidata réellement mise en place. Pendant près de quinze ans, les centres de fertilité ont donc fonctionné en vase clos, sans coordination ni mécanisme d’échange d’informations fiable.

« Ce n’est pas correct en termes de responsabilité politique », a reconnu Frank Vandenbroucke dans un entretien accordé à la VRT. S’il affirme ne pas vouloir ouvrir un procès politique, il ne s’oppose pas à la mise sur pied d’une commission parlementaire d’enquête, comme le suggère la N-VA. Il préfère toutefois attendre les résultats d’un audit interne, attendu après l’été, avant de se prononcer sur d’éventuelles suites.

Un scandale qui révèle les failles de l’État

Le ministre socialiste n’exclut pas non plus que la base de données puisse être alimentée rétroactivement. Mais il tempère : « Je ne fais pas de promesse ferme », tant le sujet est juridiquement et techniquement complexe. En revanche, il juge essentiel que les familles et les enfants aient le droit de savoir si le cadre légal a été violé — d’autant plus si les autorités sont désormais en mesure de reconstituer les chaînes de filiation.

Ce scandale, aux répercussions sanitaires, éthiques et politiques majeures, révèle une carence structurelle de l’État dans le contrôle des pratiques médicales en matière de fertilité. L’absence de vigilance sur un secteur aussi sensible met aujourd’hui des dizaines d’enfants face à une incertitude génétique angoissante. Un raté collectif qui mérite bien plus qu’un simple mea culpa technique : il exige une remise en question profonde du rôle de l’État dans la régulation de la médecine reproductive.

La Rédaction

(Photo : Belgaimage)

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