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Thierry Belin (SNPS) : « Il y a un police-bashing permanent, encouragé par certains médias »

par Nicolas de Pape

Thierry Belin, secrétaire national du Syndicat national du personnel de police et de sécurité, démonte les accusations de violence systémique dans l’affaire Fabian, ce jeune garçon de 11 ans mort lors d’une course-poursuite à Bruxelles. Il pointe une formation lacunaire, un manque criant de moyens et une hiérarchie politique frileuse face aux zones devenues incontrôlables. Belin dénonce un climat de « police-bashing » alimenté par certains médias (dont la RTBF), accuse le monde politique d’avoir « abandonné la rue » aux dealers et s’inquiète d’une génération qui ne reconnaît plus que l’autorité religieuse. Un plaidoyer direct, rugueux, qui appelle à un « sursaut républicain ».

Le 2 juin dernier, Fabian, un garçon âgé de 11 ans circulant à trottinette, a été mortellement fauché par un véhicule de police qui le poursuivait pour le contrôler. Le véhicule a pourchassé le deux-roues jusqu’à l’intérieur du parc Élisabeth à Ganshoren (Région bruxelloise). Le policier impliqué a été placé sous mandat d’arrêt pour entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort.

Interviewé sur cette dramatique affaire, Thierry Belin s’insurge contre l’abandon du terrain par le politique, et rappelle que les premiers à demander plus de sécurité sont les habitants eux-mêmes. « Les comités de quartier que j’ai rencontrés sont totalement démunis. Ils veulent que la police revienne dans leurs rues, qu’on leur rende un minimum d’autorité. Ce sont des gens qui proposent des solutions, en matière de prévention, d’éducation, mais aussi de répression. Ils nous soutiennent clairement. »

Le syndicaliste déplore surtout la suppression de dispositifs efficaces, victimes de pressions idéologiques : « On avait dans la zone de police ce qu’on appelait des Kobans (terme issu de la police japonaise) – des super agents de quartier – qui harcelaient les dealers, les contrôlaient dix, quinze fois, et ça marchait. On tenait la rue. Mais comme ces policiers dérangeaient, on a monté des recours contre eux. Des collectifs comme le Comité des Madres et la Ligue des droits humains ont hurlé au harcèlement. Résultat : ces agents ont été supprimés. Aujourd’hui, ce sont les dealers qui tiennent la rue, et les riverains n’osent même plus relever leur courrier, parce que leur boîte aux lettres sert de planque à drogue. »

21News : Thierry Belin, comment réagissez-vous à l’affaire Fabian, ce jeune garçon de 11 ans décédé après une course-poursuite ? S’agit-il d’une bavure policière, d’un accident ? Comprenez-vous l’émotion suscitée par ce drame ?

Thierry Belin : Il faut laisser l’enquête se dérouler dans la plus grande sérénité. Le problème, c’est toujours le même : un policier doit prendre une décision en une fraction de seconde. Celle que mon collègue a prise n’était sans doute pas la meilleure, c’est évident. Mais il faut tirer les leçons. Il existe déjà une série de directives, de circulaires à suivre en cas de poursuite : très bien. Mais on n’arrivera jamais à couvrir tous les cas de figure. In fine, c’est toujours l’agent sur le terrain qui doit décider de poursuivre ou non.

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