Le 2 juin, Fabian, un jeune garçon de 11 ans est mort percuté par un véhicule de police dans un parc de Ganshoren. Le Procureur du Roi de Bruxelles, Julien Moinil, a détaillé les circonstances du drame et annoncé l’ouverture de trois enquêtes distinctes.
La première enquête vise à établir les circonstances exactes de l’accident, survenu à l’issue d’une course-poursuite entre Fabian, en trottinette électrique, et une voiture de police. Le motif de cette poursuite ? « Le jeune circulait sur une trottinette », sans autre infraction, précise le parquet. Contrairement aux déclarations initiales des policiers, ni le gyrophare ni la sirène n’étaient activés, selon l’expert automobile et plusieurs témoins. Le véhicule roulait à environ 40 km/h. Il reste à déterminer si l’enfant est tombé avant d’être percuté ou s’il a été directement écrasé. Le légiste a conclu que la mort était due à un écrasement de la tête et du bassin.
Le policier au volant a été inculpé d’entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort, un délit passible de 20 à 30 ans de réclusion. Il est actuellement assigné à domicile sous bracelet électronique. Cette qualification pénale repose sur l’idée d’une volonté d’entraver la circulation de la trottinette, non de tuer.
L’enquête examine également si les policiers étaient autorisés à pénétrer dans le parc et si leur formation aux courses-poursuites était suffisante. Des perquisitions ont été menées pour analyser les échanges entre agents.
Un deuxième volet s’intéresse à la trottinette électrique, de marque chinoise. Le parquet veut savoir si sa commercialisation respecte la législation. Une descente dans un magasin a permis la saisie de 63 450 € en liquide et une petite quantité de drogue. L’établissement, à l’adresse fictive, a été mis sous scellés.
Enfin, une troisième enquête porte sur les fuites vers la presse, notamment d’un procès-verbal confidentiel.
Julien Moinil insiste sur la présomption d’innocence, et annonce qu’il rencontrera la famille du garçon, rentrée de Moldavie. Il souligne aussi la nécessité de soutenir la police, rappelant la difficulté de leur mission dans un contexte tendu, tout en affirmant que ce drame ne doit pas être l’occasion de discréditer l’institution dans son ensemble.
La rédaction
(Photo Belgaimage)
