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Surpopulation carcérale : les prisons dénoncent l’inaction du gouvernement

par Rédaction

Le monde pénitentiaire sort amer de la dernière réunion du Conseil des ministres de 2025. Aucune mesure concrète n’a été adoptée pour faire face à la surpopulation chronique des prisons, suscitant une profonde déception tant chez l’administration que parmi le personnel. « La motivation nous échappe complètement », résume Kathleen Van De Vijver, porte-parole de l’administration pénitentiaire.

Le dossier figurait pourtant bel et bien à l’ordre du jour. Une nouvelle fois, Justice et prisons espéraient un accord, mais l’issue s’est révélée décevante. « Je ne pourrais plus me regarder dans un miroir si je peux parler de sushi et de pizzas surgelées, mais que je n’arrive pas à rendre les conditions de détention un peu plus humaines », lâche Robby De Kaey, délégué syndical de la CGSP Prison visiblement excédé.

Libération anticipée

La ministre de la Justice Annelies Verlinden avait mis sur la table une proposition visant à permettre à certaines catégories de détenus de bénéficier d’une libération anticipée jusqu’à un an avant la fin de leur peine. Une piste jugée pertinente par les syndicats pour desserrer l’étau dans les établissements pénitentiaires. Mais le projet s’est heurté au refus du Mouvement Réformateur, bloquant toute avancée.

Pour Kathleen Van De Vijver, la situation est devenue intenable et dépasse largement le cadre des prisons. « L’absence de mesures urgentes et structurelles a un impact direct sur la sécurité de la société », avertit-elle. Robby De Kaey insiste, lui, sur le respect des droits fondamentaux : « N’importe qui peut se retrouver un jour derrière les barreaux. Et les détenus finissent toujours par sortir. »

“Discours populiste”

Même ton d’exaspération du côté de la CSC Prisons. Son délégué Alain Blancke dit comprendre la position de la ministre, mais pas celle du reste du gouvernement. « On bloque, on se perd dans un discours populiste, et pendant ce temps les travailleurs paient le prix fort », dénonce-t-il. Selon lui, depuis la crise du Covid, les agents pénitentiaires travaillent dans des conditions toujours plus dégradées, contraints d’assister, impuissants, à l’abandon des détenus et des internés. « On organise sciemment une crise humanitaire et on la laisse pourrir », conclut-il.

La rédaction

(Photo Belgaimage)

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