De la promesse de régénération morale à l’agonie politique, le sanchisme apparaît aujourd’hui comme le symptôme d’un socialisme espagnol à bout de souffle, miné par les scandales, paralysé institutionnellement et de plus en plus isolé dans le pays, comme en Europe.
Huit ans après son retour spectaculaire à la tête du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et sept ans après son accession au pouvoir, Pedro Sánchez (photo) traverse la période la plus sombre de sa carrière politique. Longtemps présenté comme l’un des derniers remparts sociaux-démocrates face à la poussée des droites conservatrices et nationales en Europe, le président du gouvernement espagnol apparaît aujourd’hui cerné de toutes parts : par les affaires judiciaires, par l’effritement électoral de son camp, par l’effondrement moral de son parti et par une majorité parlementaire devenue introuvable. Plus qu’une crise conjoncturelle, c’est désormais la fin d’un cycle qui se dessine.
Un parti englouti par les scandales
La séquence actuelle est dominée par une accumulation inédite de dossiers judiciaires touchant le cœur du pouvoir socialiste. Deux figures centrales du sanchisme, José Luis Ábalos, ancien ministre des Transports, et Santos Cerdán, jusqu’au printemps numéro trois du PSOE, sont incarcérées pour des affaires de corruption liées à des détournements de fonds publics. Le symbole est ravageur : ces deux hommes furent les compagnons de route de Sánchez lors de sa reconquête du parti, sillonnant les fédérations socialistes à bord de sa Peugeot personnelle avant l’élection interne de 2017.
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