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Affaire Adama Condé : deux version antagonistes entre le collectif « Justice et Vérité » et les autorités judiciaires

par A.G.
BELGA PHOTO MAXIME ASSELBERGHS

L’appel à l’apaisement lancé par la bourgmestre faisant fonction de Namur, Charlotte Bazelaire, à la suite du décès d’Adama Condé, est perçu comme une « neutralité de façade » et une fuite des responsabilités politiques, dénonce le collectif « Justice et Vérité pour Adamo » dans un communiqué diffusé samedi 27 décembre. Les autorités arguent que le délinquant avait une attitude menaçante, brandissait une arme blanche et refusait d’obtempérer.

Adama Condé, surnommé « Adamo », né en 1991, a perdu la vie il y a un peu moins de deux semaines, après avoir été touché par trois balles tirées par la police à proximité de la gare de Namur, lors d’une intervention nocturne. Les circonstances exactes des faits font l’objet d’une instruction judiciaire en cours.

Selon les premiers éléments communiqués par le parquet et relayés par plusieurs médias, les policiers seraient intervenus face à un individu présenté comme menaçant, armé d’un objet tranchant, et refusant d’obtempérer. Cette version officielle évoque un usage de l’arme à feu en situation de danger immédiat, dans un contexte jugé extrêmement tendu par les forces de l’ordre. L’enquête a été confiée au Comité P et à la police judiciaire fédérale, conformément aux procédures en cas de décès lors d’une intervention policière.

Peu après les faits, Charlotte Bazelaire avait appelé au calme, plaidant pour la prise de responsabilité, le respect du cadre légal et la sérénité, tout en condamnant fermement les propos racistes, les appels à la haine et les amalgames visant indistinctement la police ou une communauté. Elle avait également rappelé qu’il convenait de laisser la justice travailler sans pression.

Pour le collectif « Justice et Vérité », cette posture tend toutefois à dépolitiser un drame humain et à le réduire à un simple fait divers. Le communiqué dénonce une fausse équivalence entre, d’une part, les propos haineux diffusés en ligne et, d’autre part, la colère citoyenne exprimée lors de rassemblements demandant des explications sur l’usage de la force létale.

Les proches et soutiens d’Adama Condé pointent plusieurs zones d’ombre : le nombre de tirs, la proportionnalité de la riposte, ainsi que la rapidité avec laquelle certains éléments de langage ont circulé avant toute expertise balistique ou reconstitution complète des faits. Ils estiment que ces éléments justifient la mise à pied immédiate des policiers impliqués, à titre conservatoire, ainsi que la démission du procureur du Roi de Namur, accusé d’avoir, selon eux, minimisé la gravité des faits dans ses premières communications.

A.G.

(BELGA PHOTO MAXIME ASSELBERGHS)

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