Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême ne se tiendra pas en 2026. Pour la première fois depuis sa création en 1974 — hors période Covid — l’événement phare du 9ᵉ art est annulé. La société organisatrice, 9e Art+, l’a confirmé lundi à l’AFP, évoquant une décision imposée par les financeurs publics, qui assurent près de la moitié du budget d’environ six millions d’euros.
Depuis plusieurs semaines, la tenue de la 53ᵉ édition, prévue du 29 janvier au 1er février, était fragilisée par un vaste boycott d’auteurs et d’autrices, dont la lauréate du Grand Prix 2025 Anouk Ricard, ainsi que par le désengagement des grandes maisons d’édition. Ces dernières estimaient la « confiance rompue » avec les organisateurs, tandis que les créateurs dénonçaient l’opacité et la marchandisation du festival. La contestation avait été ravivée par le licenciement d’une salariée ayant porté plainte pour viol en marge du festival en 2024.
Le 20 novembre, les principaux financeurs publics avaient appelé à annuler l’édition 2026, jugeant son maintien « plus que compliqué ». Dans son communiqué, 9e Art+ déplore une décision « unilatérale », s’inquiète des « conséquences humaines et économiques » de cette annulation et souligne l’incertitude qui pèse désormais sur l’édition 2027, dont l’organisation lui revient juridiquement.
Cette annulation ouvre une période de flou pour l’avenir du FIBD, pilier culturel et économique de la région, et pose la question de la refondation d’un festival fragilisé par des tensions profondes au sein du secteur de la BD.
La rédaction
(©PHOTOPQR/CHARENTE LIBRE/Julie Desbois)