Alors que la colère gronde depuis la mort de Fabian, 11 ans, percuté à Ganshoren lors d’une course-poursuite avec la police, c’est cette fois un mouvement de solidarité en faveur du policier mis en cause qui s’est exprimé ce vendredi midi devant le palais de justice de Bruxelles.
Quelque 200 policiers se sont rassemblés dans le calme pour soutenir leur collègue inculpé, comparu ce matin en chambre du conseil. Le sit-in silencieux de dix minutes, suivi d’applaudissements nourris, n’a été accompagné d’aucun discours mais visait à dénoncer ce qu’ils considèrent comme une mise en cause injuste de leur collègue. Le rassemblement avait été lancé à l’initiative de policiers de terrain.
Kris Verstraeten, délégué SLFP pour la zone Bruxelles-Ouest, a exprimé son incompréhension : « Aucun risque de fuite ou de collusion n’existe. Pourquoi priver ce jeune policier de liberté ? » Une policière a ajouté : « C’est un scandale. Il n’a fait que son travail. La justice doit faire son boulot, mais elle ne doit pas nous traîner dans la boue. » Un autre manifestant dénonce un « lynchage » symbolique de la profession.
Dans le même temps, une vingtaine de manifestants ont scandé « Justice pour Fabian » et « Justice pour Sourour », en mémoire de Sourour Abouda, morte en détention en 2023. Ce contre-rassemblement, dispersé à la demande de la police de Bruxelles-Capitale/Ixelles, a brièvement dégénéré, avec quelques tensions relevées sur place.
Ce double face-à-face illustre la fracture grandissante entre policiers sur la défensive et familles réclamant des comptes après des drames impliquant les forces de l’ordre.
La Rédaction
(Photo Belga : Marius Burgelman)
