Une carte blanche de Marcela Gori, vice-présidente (MR) du CPAS d’Anderlecht
Vous avez vu ? Ce mardi, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a été vivement attaqué par une partie de la gauche pour ses propos sur l’immigration, aussitôt jugés « racistes » ? Son tort ? Avoir écrit ceci : « Il y a une immigration complètement incontrôlée d’un côté, et de l’autre, le wokisme, des mouvements de gauche qui considèrent qu’on devrait complètement s’effacer pour ne heurter personne. Sauf qu’à l’arrivée, ceux qu’on heurte, c’est simplement la majorité de la population et ceux qui étaient déjà présents. »
Je partage ce constat. Non parce que j’appartiens à son parti, mais parce qu’il traduit ce que des millions de citoyens européens expriment depuis plus de dix ans : un malaise profond face à une immigration mal maîtrisée et à une intégration insuffisante.
Une colère qui monte partout en Europe
Allemagne, France, Pays-Bas, Italie, Angleterre, Suède… Partout, la même tension apparaît. Une partie de la population a le sentiment que ses valeurs, ses habitudes, son mode de vie sont remis en cause par une frange de l’immigration qui refuse de s’intégrer.
En Angleterre, tout a commencé par des drapeaux aux fenêtres, puis par une marche spontanée immédiatement qualifiée d’extrême droite par certains médias. Aux Pays-Bas et en Irlande, les émeutes anti-migrants se sont multipliées.
En France aussi, un mouvement de citoyens ordinaires — ni militants du RN ni soutiens de Zemmour — s’organise pour dire : « On ne nous écoute plus ».
De quoi ces citoyens ont-ils assez ? D’un système qui fait semblant de croire que tout va bien, alors que l’intégration s’effrite, la cohésion se fragilise, et les tensions culturelles augmentent. C’est surtout l’échec d’intégration qui inquiète les citoyens. Pas la migration en soi, mais l’absence d’exigence et de cadre clair.
L’intégration n’est pas un menu à la carte
Pour éviter les procès d’intention, je rappelle que si je suis aujourd’hui belge — et fière de l’être — j’ai longtemps eu une carte d’identité moldave. J’ai connu la migration, j’ai même été sans papiers. Je sais ce que signifie arriver dans un pays qui n’est pas le sien. Et c’est précisément pour cela que je crois qu’un accueil généreux impose aussi des devoirs, des règles et des valeurs non négociables.
La Belgique est une terre de brassage : c’est sa force. Mais cette force disparaît lorsque certains refusent délibérément : l’égalité hommes-femmes, les droits des personnes LGBTQI+, la primauté de la loi sur la religion, la liberté d’expression, ou encore le respect de notre histoire et de nos symboles. L’intégration n’est pas un menu à la carte. il faut que ceux qui nous rejoignent adhèrent à nos valeurs, et acceptent nos coutumes.
Le tabou sur l’immigration est un danger démocratique
Depuis vingt ans, une partie du débat public préfère esquiver la réalité. Pire : sur certains sujets, si on ne partage pas le « narratif collectif bienpensant » de la gauche, on est directement étiqueté à l’extrême droite.
Refuser de nommer les problèmes, c’est offrir un cadeau inespéré à cet extrême justement. Les Belges sont accueillants, et tolérants. Ce n’est pas l’immigration qui crée l’extrême droite : ce sont les tabous.
Aujourd’hui, la faiblesse, c’est ce refus de discuter fermement mais sereinement de l’intégration, des valeurs et des limites. Si nous ne reprenons pas ce débat, d’autres — plus radicaux, plus brutaux — continueront de le confisquer.
Repenser la migration n’est pas un choix idéologique : c’est une urgence démocratique.
Alexis de Tocqueville écrivait déjà au XIXe siècle : « Les démocraties meurent non pas de la violence de leurs ennemis, mais de la faiblesse de ceux qui les défendent. »
Marcela Gori, vice-présidente (MR) du CPAS d’Anderlecht
(Photo publique Facebook)