Deux morts, 192 blessés dont plusieurs pompiers, plus de 500 interpellations, des voitures brûlées, des magasins pillés aux Champs-Élysées et ailleurs, voilà le bilan de la victoire du PSG en Champions League.
Ce n’est pas une contestation sociale, ni une revendication politique. Ce sont des scènes de guerre urbaine déclenchées… par une victoire. Il faut avoir le courage de le dire : ces émeutes n’ont rien à voir avec le sport. Elles sont le symptôme d’une société en perdition que les autorités ne veulent plus nommer, d’un abandon de l’autorité qui gangrène nos rues, et d’un communautarisme décomplexé qui défie la République à chaque occasion.
Hier soir, sur les Champs-Élysées, le spectacle n’était pas celui d’un peuple célébrant une réussite sportive, mais d’une foule déchaînée, brûlant, pillant, agressant, harcelant des femmes sous le regard impuissant – voire absent – de forces de l’ordre débordées. Des vitrines brisées, des véhicules incendiés, des policiers caillassés, des touristes terrorisés. Voilà donc à quoi ressemble une « fête » du football en France en 2025. Quel autre pays accepte-t-il ce genre de situation à répétition sans réellement réagir ?
Un chaos devenu rituel
Ce chaos n’est pas un accident. Il est devenu un rituel. À chaque grand événement – match, concert, rassemblement – une frange bien identifiée de la population transforme l’espace public en zone de non-droit. Il ne s’agit plus de simples débordements mais d’un véritable défi lancé à l’État. Et que fait ce dernier ? Il communique, il « condamne avec la plus grande fermeté », puis il passe à autre chose.
La vérité, c’est que la République française a baissé les bras. Par laxisme judiciaire, par peur d’être accusée de stigmatiser, par renoncement politique. Mais les Français, eux, voient. Ils voient que certains quartiers vivent sous l’emprise de la loi du plus fort. Ils voient que l’ordre ne règne plus dans la capitale. Ils voient que les violences ne sont ni contrôlées ni sanctionnées.
Quand une société tolère qu’un événement sportif serve de prétexte à l’émeute, c’est qu’elle est malade. Quand ses dirigeants politiques ou médiatiques refusent trop souvent de nommer les coupables, c’est qu’ils sont complices. Et quand l’ordre républicain est ainsi bafoué sans réponse ferme, c’est la démocratie elle-même qui recule.
La démocratie en danger
Il est temps de se réveiller. La France ne peut plus se contenter de constater les dégâts. Elle doit restaurer l’autorité, sans trembler. Elle doit protéger ses citoyens honnêtes, ses commerçants, ses policiers. Elle doit faire comprendre, une bonne fois pour toutes, que la violence ne sera jamais tolérée, que la rue ne gouvernera pas, que l’État ne reculera plus.
La victoire du PSG n’est pas la cause de ces violences. Elle n’en a été que le prétexte. Le vrai problème, c’est ce que ces émeutes disent de notre société : une République qui a oublié que la sécurité est la première des libertés. Il est encore temps d’agir. Mais il faudra du courage. Et ce courage, aujourd’hui, fait cruellement défaut.
Nicolas de Pape
(Photo : Pressesports)