Un pharmacien installé en Flandre a admis avoir fraudé l’INAMI pour un total de 250.000 euros, en profitant pendant plusieurs années d’une faille dans le système de remboursement des médicaments. Il déclarait comme délivrées des centaines de boîtes qui restaient en réalité dans sa réserve. Le remboursement était alors versé automatiquement par la mutuelle.
Selon ses propres mots, il est parvenu à échapper aux contrôles pendant 30 ans, et n’a été inquiété qu’après un signalement ayant conduit à un contrôle début 2024. Les inspecteurs ont découvert sur place des dizaines de cartons correspondant à des médicaments soi-disant vendus. L’homme a dû rembourser 250.000 euros et s’acquitter d’une amende de 375.000 euros.
Le stratagème reposait sur une petite marge de manœuvre du système : même si chaque boîte possède un code-barres unique destiné à empêcher les abus, certains pharmaciens peuvent contourner cette étape lorsqu’ils ne scannent pas le conditionnement. Une pharmacienne interrogée rappelle que « des erreurs peuvent arriver », mais que cela ne justifie en rien un usage frauduleux et répété du dispositif.
Cette affaire intervient dans un contexte où l’INAMI constate une multiplication des fraudes : depuis janvier, 44 dossiers ont déjà été identifiés, pour un total avoisinant les 5 millions d’euros, visant des médecins, dentistes, infirmiers et autres prestataires. Le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, appelle à une réaction ferme et prépare un plan antifraude renforcé. Celui-ci prévoit un durcissement des règles de facturation, la possibilité de suspendre les numéros INAMI des fraudeurs et l’engagement prochain de trente inspecteurs supplémentaires.
La Rédaction
(©PHOTOPQR/L’EST REPUBLICAIN/Christine DUMAS)
