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Les flexi-jobs ouverts à tous les secteurs : un tournant majeur pour le marché du travail

par Demetrio Scagliola
Foto ANP/Hollandse Hoogte Rias Immink

Le gouvernement fédéral a franchi une nouvelle étape dans la réforme du marché du travail. Sur proposition du ministre de l’Emploi David Clarinval, le Conseil des ministres a validé l’extension des flexi-jobs à l’ensemble des secteurs, publics comme privés. Une évolution d’ampleur qui répond à une demande croissante et s’inscrit dans la volonté de rendre le marché du travail plus réactif et plus attractif.

Cette décision intervient après deux mesures déjà emblématiques : la réforme des heures supplémentaires et le retour de la clause d’essai durant les six premiers mois du contrat. Pour Clarinval, il s’agit d’un nouveau levier pour récompenser le travail, encourager l’effort et renforcer la compétitivité des entreprises dans un contexte économique tendu.

« Les flexi-jobs deviennent enfin possibles dans tous les secteurs. Nous répondons ainsi à la demande des employeurs qui souhaitent davantage de flexibilité, et des salariés qui veulent gagner davantage ou diversifier leurs activités », déclare le ministre. En 2024, 229.423 Belges ont exercé un flexi-job, confirmant l’intérêt du public pour ce système lancé en 2015.

Un système élargi, mais encadré

La réforme généralise l’usage des flexi-jobs, mais préserve leur attractivité financière. La cotisation patronale restera fixée à 28 %, tandis que le plafond de revenus sera porté à 18.000 euros par an, contre 12.000 aujourd’hui.

Les partenaires sociaux conserveront cependant un rôle clé : ils auront la possibilité d’exclure ou de réguler les flexi-jobs dans leur secteur via un mécanisme d’opt-out, avec la possibilité d’y revenir ultérieurement.

Le texte ouvre aussi la porte à des limitations spécifiques dans les soins de santé et l’accueil de l’enfance, où le volume de flexi-jobs pourrait être restreint en proportion du travail total. Une manière de répondre aux craintes exprimées par certains syndicats quant à un risque de substitution de l’emploi classique.

Le secteur public également concerné

Pour la première fois, l’administration publique pourra aussi recourir aux flexi-jobs — une évolution symbolique pour un dispositif historiquement lié à l’horeca et aux secteurs à forte saisonnalité.

Dans ce cas, ce sont les ministres fédéraux ou régionaux, ainsi que les autorités administratives compétentes, qui décideront s’ils autorisent totalement, partiellement, ou excluent l’usage du système dans leur périmètre.

Entrée en vigueur en 2026

L’avant-projet de loi entame désormais son parcours législatif, avec un objectif clair : une entrée en vigueur avant l’été 2026. Le gouvernement espère que cette extension permettra d’absorber plus facilement les pics d’activité, tout en offrant un complément de revenu simple et sécurisé à ceux qui souhaitent augmenter leur pouvoir d’achat.

Pour David Clarinval, il s’agit d’une « opération gagnant-gagnant » : une flexibilité accrue pour les entreprises, un revenu complémentaire pour les travailleurs, et un outil supplémentaire pour dynamiser un marché de l’emploi qui manque encore de disponibilité.

Demetrio Scagliola

(Foto ANP/Hollandse Hoogte Rias Immink)

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