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L’IA coûte-t-elle des emplois dans les banques ou n’est-ce qu’un prétexte ? (Analyse)

par Lode Goukens

Les banques BNP Paribas et ABN Amro ont annoncé presque simultanément qu’elles allaient diminuer leur personnel. Raison invoquée ? L’intelligence artificielle, qui est aujourd’hui susceptible de remplacer certains postes. Mais l’IA ne constitue-t-elle pas le prétexte idéal pour « dégraisser » sous d’autres motifs ?

Selon plusieurs journaux, BNP Paribas Fortis a affirmé que, grâce à sa collaboration avec l’entreprise française d’IA Mistral, le travail de 272 équivalents temps plein avait été repris par des outils d’intelligence artificielle. À la banque néerlandaise ABN Amro, des milliers d’emplois disparaîtront dans les années à venir. Sa dirigeante Marguerite Bérard estime que l’intelligence artificielle (IA) peut reprendre énormément de tâches effectuées par les employés. Pour elle, la banque fait cela pour réduire les coûts et ainsi devenir plus rentable. L’IA va-t-elle coûter des emplois dans le secteur bancaire ? Anthony Belpaire de BNP Paribas Fortis affirme le contraire : « L’IA libère du temps pour davantage de contacts commerciaux avec les clients ».

Marguerite Bérard a présenté une nouvelle stratégie. Et celle-ci consiste en des licenciements. D’ici début 2028, le nombre d’employés devra diminuer de 5 200 équivalents temps plein nets. Cela fait suite à un gel des recrutements et à mille licenciements en 2025. Quatre mille autres têtes tomberont donc. Pour la moitié, il s’agira de départs naturels, mais l’autre moitié correspondra à des licenciements secs.

Les banques misent sur l’IA

Le fait que la banque mise fortement sur l’IA est une affirmation étonnante pour une banque qui a été sauvée par l’État néerlandais et qui est encore détenue à 20 % par celui-ci. Cela s’explique par sa double cible : d’une part le marché néerlandais des particuliers, et d’autre part la gestion de patrimoine. Dans ce dernier segment, la banque veut faire partie du top cinq européen.

Si la banque souhaite atteindre un retour sur fonds propres d’au moins 12 %, cela signifie que pour chaque euro de revenus, seulement 55 centimes peuvent être consacrés aux coûts. La Bourse a réagi avec enthousiasme et le cours a rebondi, mais sur les réseaux sociaux, Bérard a essuyé de vives critiques.

Cette Parisienne a été conseillère de Nicolas Sarkozy, puis administratrice chez BNP Paribas. Dans sa présentation, Bérard a affirmé que c’est surtout le personnel de soutien qui disparaîtra. Un travail banal que l’IA peut reprendre facilement, dit-elle. Elle a cité comme exemples le service client, le département opérationnel, le service hypothécaire et les équipes de lutte contre le blanchiment. Ensemble, cela représente un employé sur trois, soit 35 % du personnel amené à disparaître.

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