Rien n’est jamais simple à Marianne. L’hebdo racheté par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky traverse une nouvelle zone de turbulences, détaille abondemment Le Figaro. Après plusieurs tentatives de vente avortées et le départ de Natacha Polony, la rédaction a voté une motion de défiance contre sa nouvelle directrice, Ève Szeftel (photo), accusée d’« interventionnisme » et de « management brutal ». Les griefs s’empilent, la défiance aussi.
Entrée en fonction il y a dix mois, l’ancienne journaliste de l’AFP et de Libération assume pourtant vouloir remettre de l’ordre. « Nos lecteurs veulent qu’on distingue mieux les faits des opinions », dit-elle. Elle a imposé la fin des « portraits défouloirs » et un resserrage éditorial autour des enquêtes jugées plus solides. La direction estime qu’il faut s’adapter à la demande du lectorat — sécurité, immigration, pouvoir d’achat — plutôt qu’aux obsessions d’une certaine gauche médiatique.
Mais dans une rédaction où le souvenir de Polony reste fort, la greffe passe mal. Le conflit israélo-palestinien a cristallisé les tensions. Certains l’accusent d’un trop grand tropisme pro-israélien. D’autres reconnaissent que « Gaza est parfois un prétexte » pour remettre en cause la hiérarchie. Szeftel assume : « Je ne laisserai pas qualifier le Hamas de mouvement de résistance dans nos pages. Marianne ne doit pas s’enfermer dans le militantisme. »
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