Après plus de quarante ans de militantisme, Pieter De Crem tourne le dos au CD&V. L’ancien ministre de la Défense a annoncé lundi matin, dans un communiqué, qu’il quittait le parti chrétien-démocrate flamand. La veille, il avait déjà déposé sa démission du maïorat d’Aalter (Flandre orientale), fragilisé par des accusations de discrimination envers des personnes d’origine étrangère souhaitant s’y domicilier, annonce l’Echo.
« Le CD&V n’offre plus aucune solution aux problèmes et défis auxquels la société est confrontée. Pire encore, la direction nationale ne mentionne même pas ces problèmes, ce qui entraîne la disparition des thèmes que le parti devrait défendre », a-t-il dénoncé. Selon lui, l’absence de vision politique au sommet du mouvement trahit le travail de terrain accompli par les mandataires locaux.
L’affaire Aalter a précipité sa sortie. Une enquête de la VRT et de De Morgen avait révélé que les habitants portant un nom à consonance étrangère devaient attendre sensiblement plus longtemps que les autres avant d’être inscrits au registre communal. Vendredi, l’agence flamande d’audit a confirmé le caractère discriminatoire de ces pratiques. La ministre flamande des Affaires intérieures, Hilde Crevits (CD&V), avait aussitôt ouvert une enquête disciplinaire, aujourd’hui sans objet puisque De Crem ne détient plus de mandat exécutif.
S’il se retire du CD&V, l’ex-bourgmestre n’entend pas quitter la politique. Il dit vouloir s’engager désormais dans « une vraie réforme politique », axée sur un soutien accru aux élus locaux. « Leur engagement quotidien est éclipsé par l’absence totale de vision du parti. Je continuerai à soutenir l’administration d’Aalter
La rédaction
(BELGA PHOTO ROB WALBERS)
