Trois ans après l’explosion du Qatargate, Francesco Giorgi (sur la photo) sort du silence. L’ancien assistant parlementaire, époux de l’ex-vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili, livre une charge frontale contre la manière dont l’enquête belge a été conduite. Dans un long entretien au Huffington Post Italie, il décrit une instruction biaisée dès l’origine, marquée par des fuites organisées, des violations procédurales répétées et une instrumentalisation médiatique qu’il juge dévastatrice pour l’État de droit… et pour l’Union européenne elle-même.
Alors que la Chambre des mises en accusation de Bruxelles doit se prononcer d’ici février sur la régularité de l’enquête – voire sur une possible annulation du dossier –, les propos de Francesco Giorgi résonnent comme un acte d’accusation contre l’appareil judiciaire belge et, plus largement, contre la gestion politique et institutionnelle du scandale.
« Les cibles et la narration étaient définies à l’avance »
Dès les premières lignes, Giorgi conteste la nature même du Qatargate. À ses yeux, il ne s’agit pas d’une enquête classique, mais d’un récit construit avant même la collecte des preuves.
« Le Qatargate est une enquête faite de cibles et de narration définies en amont. Tout ce qui a suivi a été une tentative de plier la réalité à une histoire déjà écrite », affirme-t-il.
Cette conviction s’appuie, selon lui, sur l’usage massif et systématique de fuites dans la presse. « Les fuites de renseignements existent partout. Mais dans notre cas, elles n’étaient ni accidentelles ni isolées : elles étaient systématiques, déformées et utilisées comme un instrument pour construire dès le départ une présomption de culpabilité. »
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