La BBC semble traverser l’une des plus sérieuses tempêtes institutionnelles de son histoire récente. En l’espace de quelques semaines, la vénérable institution britannique a vu son directeur général, Tim Davie, ainsi que sa directrice de l’information, Deborah Turness, quitter leurs fonctions, sur fond d’accusations de désordre interne, de pression politique et de gestion contestée d’un documentaire impliquant Donald Trump. Une succession d’événements qui a mis à nu les fragilités d’une maison souvent décrite comme un pilier de la démocratie britannique, mais qui aujourd’hui se trouve plongée dans une crise de confiance profonde.
Au cœur de cette tourmente, la gouvernance-même de l’institution pose question. Plusieurs voix internes dénoncent en tout cas une “culture de méfiance toxique” entre les étages de la direction, un climat délétère qui aurait contribué aux démissions en cascade et miné la cohérence stratégique de l’institution. Ces critiques ont été portées sur la place publique par d’anciens responsables, qui décrivent une organisation fragmentée, parfois paralysée par des rivalités internes et incapable de répondre sereinement aux pressions extérieures.
Un montage « truqué », origine de la crise
La crise s’est en tout cas récemment cristallisée autour d’une affaire explosive : un épisode de “Panorama”, le magazine d’investigation phare de la BBC, consacré à Donald Trump. Le documentaire est accusé d’avoir utilisé des extraits du discours du 6 janvier 2021 de manière trompeuse – en coupant puis en réunissant deux séquences – laissant entendre que l’ancien président américain appelait explicitement à la violence. M. Trump menace la BBC d’un procès d’un milliard de dollars, une épée de Damoclès juridique et politique qui a, selon plusieurs sources internes, contribué à fragiliser encore davantage la direction.
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