Lancé comme alternative prometteuse à Twitter (désormais X), Bluesky semblait incarner le renouveau des réseaux sociaux décentralisés. Propulsé, depuis la réélection de Trump, par la vague d’utilisateurs en rupture avec les décisions d’Elon Musk, le réseau au papillon a connu une croissance spectaculaire : de quelques centaines de milliers d’utilisateurs début 2023 à plus de 36 millions de comptes enregistrés en juin 2025. Mais derrière cette montée en flèche, une autre réalité s’impose : Bluesky peine à transformer ces inscriptions en un usage quotidien actif et soutenu.
À l’origine, l’essor de Bluesky a été alimenté par une forme d’exode idéologique. De nombreux utilisateurs de X, lassés par les décisions d’Elon Musk en faveur de la liberté d’expression (free speech) et de ce qu’elle implique — réactivation de comptes bannis pour désinformation, tolérance accrue envers les discours d’extrême droite, modération allégée, ou encore changement du nom de la plateforme — ont cherché un refuge numérique plus modéré, voire plus éthique.
On allait voir ce qu’on allait voir…
Bluesky, avec sa promesse d’un réseau décentralisé, modéré et transparent, est apparu (davantage que Mastodon, un temps présenté comme une alternative) comme un havre pour journalistes, universitaires, artistes et militants progressistes en rupture avec la tournure que prenait X. Le sentiment de « reconstruire Twitter sans Musk » a même galvanisé une communauté engagée… du moins, dans un premier temps.
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