Deux nouvelles coup sur coup pour les Bruxellois. Les socialistes flamands ont lâché le PS, décidant de se retirer des discussions visant à créer une majorité « progressiste ». Peu de temps après, le couperet est tombé : l’agence de notation Standard & Poor’s a, pour la deuxième fois en un peu plus d’un an, dégradé la note de la région. La formation d’un gouvernement bruxellois, passant par un rapprochement de points de vue entre MR et PS revient donc sur la table, nécessité faisant, comme étant la seule à pouvoir sortir la région de l’ornière.
La journée de vendredi a été riche en développements de premier plan dans le feuilleton entourant la formation du gouvernement bruxellois. Alors que la région est sans gouvernement depuis plus d’un an, et dans une situation financière que d’aucuns considèrent comme « catastrophique », l’agence de notation Standard et Poor’s a, comme attendu, participé à rendre la formation d’un gouvernement encore plus urgente en dégradant sa note, la faisant passer de A+ à A, avec une perspective négative.
Dans la même journée, et sur un plan plus politique, les socialistes flamands de Vooruit ! ont décidé de quitter la table des négociations qui réunissait les différents partis de gauche, dont le PTB et le Team Ahidar, visant à la formation, chapeautée par la PS, d’une coalition gouvernementale qualifiée de « progressiste ». Cette sortie du parti dirigé par Conner Rousseau force plus que jamais les libéraux et socialistes francophones à reprendre le chemin des négociations. Comme l’estime Vooruit !, « la seule véritable solution pour Bruxelles repose sur une collaboration constructive entre le MR et le PS, les deux plus grands partis politiques francophones de Bruxelles ».
« Faire preuve de respect mutuel »
La décision des socialistes flamands, qui estiment entre les lignes que le PTB ne constitue pas un partenaire fiable pour parvenir à leurs objectifs pour Bruxelles, pousse donc les deux rivaux du PS et du MR à se remettre à table. Vooruit ! estime par ailleurs que « l’initiative (des libéraux francophones visant à former) un gouvernement sans majorité est tout aussi vaine (que le projet chapeauté par le PS) » : « (notre) objectif », poursuit-il, « a toujours été de construire un gouvernement stable et solide, (raison pour laquelle nous nous sommes intéressés à la récente initiative du PS) ». « Pour parvenir à une collaboration constructive entre (les deux partis) », concluent les socialistes flamands, « il est nécessaire de se concentrer désormais sur les intérêts bruxellois et de ne pas importer les considérations et les conflits des partis nationaux à la table des négociations bruxelloises. Faire preuve de respect mutuel et de confiance est essentiel ».
« L’instabilité politique a un coût direct »
Dans le même temps, et sur le volet financier, alors que la situation de la dette régionale est extrêmement préoccupante (14,5 milliards d’euros, soit 220% des recettes de la région, alors qu’elle était à 5,4 milliards en 2018 ; en comparaison, la dette de Paris s’établit à un peu plus de 9 milliards), l’agence de notation Standard & Poor’s a donc procédé à la dégradation la note de solvabilité de la région bruxelloise. Bruxelles devra donc payer des taux d’intérêt plus élevés sur le marché du crédit.
« Seul un nouveau gouvernement de plein exercice, avec un budget réformé et un chemin crédible vers l’équilibre, peut offrir une perspective d’avenir crédible », a réagi le cabinet du ministre bruxellois des finances Sven Gatz (Open-VLD). « (Les) mesures (du gouvernement sortant en affaires courantes) (poursuite du moratoire sur les recrutements, la réduction des subventions, le maintien de la sous-utilisation des dépenses et le report des investissements, NDLR) sont nécessaires, mais insuffisantes », estime directement M. Gatz. « La dégradation de la note souligne l’urgence d’une stabilité politique et de réformes structurelles. L’instabilité politique a un coût direct, (…), (et le) besoin d’un nouveau gouvernement est d’autant plus urgent », conclut-il.
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