En visite d’État à Pékin, Emmanuel Macron espérait obtenir de Xi Jinping un engagement plus clair pour peser sur Moscou et rééquilibrer la relation économique sino-européenne. Le président chinois lui a opposé une fin de non-recevoir sur l’Ukraine, tout en déroulant un discours multilatéraliste qui place la France dans un jeu d’équilibres où Pékin entend bien tenir le tempo.
Sous les plafonds immenses du Grand Hall du Peuple, Emmanuel Macron a tenté de convaincre Xi Jinping de peser sur Vladimir Poutine afin d’obtenir un cessez-le-feu en Ukraine. Le président chinois a non seulement décliné toute responsabilité dans la crise, mais a renvoyé avec une dureté inhabituelle ce qu’il considère comme des « accusations sans fondement ». La Chine dit « soutenir tous les efforts pour la paix », tout en s’opposant « à toute tentative de diffamation ». Le message, d’une froide clarté, répond à la pression européenne sur son rôle dans le soutien économique et technologique fourni à la Russie depuis 2022.
Lors de sa précédente visite, en 2023, Macron avait déjà exhorté Xi à « ramener la Russie à la raison ». Deux ans plus tard, la ligne de Pékin demeure inchangée. Xi a insisté sur le fait qu’il n’était pas en position de mettre un terme à une guerre déclenchée par un « vieil ami », tout en vantant la « retenue » chinoise, qui se garderait de tout soutien militaire direct. Cet argument ne convainc guère en Europe, où les achats massifs d’hydrocarbures russes par Pékin et l’exportation de technologies duales sont perçus comme l’un des socles économiques qui permettent au Kremlin de tenir.
Macron, reconnaissant que rien n’est simple, a rappelé que l’Ukraine constituait une « menace vitale pour la sécurité européenne » et a plaidé, au minimum, pour un moratoire sur les frappes russes visant les infrastructures critiques. Mais rien n’indique que Pékin soit disposé à infléchir sa position. La Chine n’a jamais condamné l’invasion et continue de considérer la stabilité de son partenariat avec Moscou comme une pièce maîtresse de son architecture géopolitique.
Le mythe d’une médiation chinoise
L’Élysée entretient depuis le début du conflit une intuition : celle d’une possible intervention chinoise pour ouvrir une voie diplomatique. Mais le Financial Times souligne que Paris a « eu peu de succès » sur ce terrain et que Pékin se contente d’un discours de principe sur la paix, sans reprendre les prérequis européens comme un cessez-le-feu préalable.
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